Mali : le conflit armé s’intensifie autour de la ligne de démarcation, vers Mopti

Des affrontements à l’arme lourde ont lieu depuis mercredi 9 janvier entre l’armée malienne et les islamistes radicaux dans la région de Mopti (centre). Les jihadistes se sont emparés de la ville de Konna, à 70 kilomètres au nord de Mopti.

Des combattants d’Ansar Eddine, en juin 2012. © Reuters

Des combattants d’Ansar Eddine, en juin 2012. © Reuters

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Publié le 10 janvier 2013 Lecture : 2 minutes.

La menace d’un vrai conflit armé flotte désormais sur le Mali. Lundi soir, l’armée malienne procédait à des tirs de sommation pour repousser des colonnes d’islamistes radicaux qui s’étaient dangereusement approchés de la ville de Mopti, ligne de démarcation entre le Nord contrôlé par les rebelles et le Sud sous emprise gouvernementale.

Après deux jours d’accalmie relative, les combats entre militaires et jihadistes ont repris de plus belle dans la nuit de mercredi à jeudi, laissant cette fois-ci place à de violents échanges à l’arme lourde. Jeudi, après plusieurs heures de confusion et d’affrontements dans les localités proches de Mopti, la petite ville de Konna est tombée aux mains des islamistes.

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« Nous avons chassé l’armée de la ville de Konna que nous occupons depuis 11 heures », nous a précisé Sanda Abou Mohamed, porte parole du groupe Ansar Eddine à Tombouctou. « Nous sommes actuellement à Konna pour le jihad. (…) Nous contrôlons la cité presque en totalité. Après, nous allons continuer à progresser vers le Sud », a-t-il poursuivi.

Prochaine cible des islamistes, la ville de Sévaré, à 60 kilomètres au sud de Konna, dont l’importance stratégique est considérable pour la suite des évènements. Avec celui de Bamako, l’aéroport de Sévaré est le dernier aux mains de l’armée malienne pouvant accueillir des gros porteurs. Sa perte serait un coup dur pour la force internationale en cours de préparation.

Armée de l’air

« Nous avons enregistré plusieurs morts et des blessés. Nous n’avons pas eu le temps de les compter. Nous avons quitté Konna », a pour sa part déclaré à Jeune Afrique un soldat malien replié à Sévaré. D’après des habitants, plusieurs ambulances venues du front ont transporté des blessés dans l’hôpital de cette ville-garnison au cours de la matinée.

Selon plusieurs sources, l’armée de l’air est également entrée en action. Au moins deux avions et un hélicoptère ont décollé jeudi de l’aéroport militaire de Sévaré en direction de Konna.

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Cette brutale escalade de violence dans cette région charnière fait planer la menace d’un vértiable conflit armé dans les jours à venir. « Tout semble faire croire que c’est le début d’une guerre qui ne dit pas son nom », a déclaré à l’AFP Alexis Kalambry, journaliste et analyste politique malien, qui assure que l’armée « voulait attaquer depuis décembre » mais n’en a rien fait à la demande « des alliés du Mali ». Approuvée par l’Onu en décembre, l’intervention d’une force internationale pour libérer le Nord-Mali n’est pas attendue avant plusieurs mois.

Parallèlement, à Bamako, la sécurité a été renforcée. Des policiers ont été déployés en différents endroits de la capitale plusieurs centaines de personnes ont marché jeudi sans violences pour notamment exprimer leur soutien à l’armée. Mercredi, de premières manifestations s’étaient soldées par des violences à Bamako et à Kati.

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Baba Ahmed (@Babahmed1) et Benjamin Roger (@benja_roger)

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