Loïk Le Floch-Prigent estime être un otage officiel

Depuis la caserne de gendarmerie de Lomé, où il est incarcéré depuis le 15 septembre 2012, Loïk Le Floch-Prigent a accordé une interview écrite au Parisien Magazine.

Loïk Le Floch-Prigent à son arrivé au tribunal de Lomé, en septembre 2012. © AFP/Emile Kouton

Loïk Le Floch-Prigent à son arrivé au tribunal de Lomé, en septembre 2012. © AFP/Emile Kouton

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Publié le 10 janvier 2013 Lecture : 2 minutes.

Dans une interview accordée au Parisien Magazine, l’ancien patron du groupe pétrolier Elf, 69 ans, jure qu’il n’a « jamais perçu le moindre euro » et assure qu’il n’a rien à voir avec l’affaire d’escroquerie  dont on l’accuse.

« Je suis un homme du pétrole, je n’ai rien à voir avec l’arnaque et les arnaqueurs ; je n’en ai ni le goût, ni le talent. Je suis innocent », se dédouane-t-il. « Ce n’est pas parce que je m’appelle Loïk Le Floch-Prigent, et que j’ai été condamné dans l’affaire Elf, que je ne suis pas victime dans cette affaire d’une situation particulièrement sordide et scandaleuse que je ne souhaite à personne. Ma détention est parfaitement inutile, alors que je risque de perdre l’une de mes jambes», se plaint-il, alors qu’il espère toujours un rapatriement sanitaire en France.

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Loïk Le Floch-Prigent conteste vigoureusement le rôle qu’on lui prête dans cette affaire et accuse son ex-associé émirati, Abbas Al Youssef. « Il m’a présenté les personnes qui lui avaient fait miroiter cela [Le plaignant, al-Youssef, voulait d’une manière plus ou moins licite mettre la main sur un hypothétique trésor caché du général ivoirien Robert Guei, ndlr]. [Il] m’a forcé à servir pendant un temps très limité d’interprète francophone à leurs échanges, relate le Floch. [Al Youssef] pensait corrompre les différents intermédiaires qui lui permettraient de mettre la main sur cet argent et veut, contre l’entendement, m’en tenir grief », poursuit-il. 

Le Français tente également d’expliquer les motivations qui ont poussé l’homme d’affaires émirati à s’en prendre à lui. « Il m’a fait arrêter en versant des pots-de-vin pour ne pas perdre la face et faire croire que, s’il a dilapidé sa fortune, c’est parce que son ami et partenaire Loïk Le Floch-Prigent l’a trahi, ce qui est grotesque (le parquet de Paris vient d’ouvrir une enquête pour corruption après la plainte de Me Patrick Klugman, l’avocat de Le Floch-Prigent, ndlr).

Sur la procédure qui a abouti à son incarcération, l’ancien patron d’Elf n’est pas non plus avare de critiques. Il se plaint notamment d’avoir été « livré » au Togo par la force, de police à police, sans procédure d’extradition. Enfonçant le clou, il estime que « le récit d’Abbas est mensonger et incohérent, et sa plainte n’a été l’objet d’aucune vérification (…) En dépit de mes demandes répétées depuis quatre mois, ni moi ni mes avocats n’avons pu avoir accès au dossier. »

Le détenu le plus célèbre de Lomé décrit aussi sa « prison », un bureau poussiéreux et sans toilettes du service de recherche et d’investigation de la gendarmerie nationale du Togo. Inconfort qui tranche avec la gentillesse de ses geôliers. « Ils me traitent très bien, avec respect, autant pour mon âge, que pour mes fonctions antérieures. Ils m’appellent « Monsieur le président » ou « Monsieur Loïk ».

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Cet entretien publié dans la presse française constitue un énième appel à l’aide pour ce détenu malade qui réclame d’être rapatrié dans son pays pour y être soigné.

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