Onze éléphants massacrés dans un parc national, un record depuis les années 1980

La contrebande d’ivoire, une véritable manne pour les braconniers, ne s’essouffle pas en Afrique, et ce malgré les interdictions et le renforcement de la sécurité par les autorités. Au Kenya, le dernier massacre en lice a coûté la vie à onze éléphants dans un parc national. Les animaux ont été dépouillés de leurs défenses, dont l’ivoire se vend à prix d’or en Asie, notamment en Chine et au Japon.

Plus de 400 bêtes auraient été tuées au Cameroun au début 2012. © Archives/AFP

Plus de 400 bêtes auraient été tuées au Cameroun au début 2012. © Archives/AFP

Publié le 8 janvier 2013 Lecture : 2 minutes.

Pas moins de 11 éléphants ont été tués et leurs défenses tranchées le week-end dernier par des braconniers dans le parc national de Tsavo East, un haut lieu du tourisme africain situé au sud du pays, ont déclaré les autorités du Kenya lundi 7 décembre.

Le massacre des éléphants, commis le samedi 5 janvier, qui ont tous été tués par balles selon les responsables kenyans, est l’un des pires du genre à avoir été perpétré depuis les années 1980. Les registres officiels du pays indiquent que quelque 350 éléphants ont été abattus par des contrebandiers d’ivoire en 2012. Certains groupes de protection de la faune et de la flore estiment toutefois qu’un tel bilan n’est pas représentatif de la réalité, puisque la plupart des carcasses d’animaux abattues pour leurs défenses ne sont jamais retrouvées.

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Le trafic d’ivoire ne connaît pas d’accalmie, surtout en Asie, où la demande est constante. Les douanes du port de Hong Kong saisissaient ainsi, le vendredi 4 janvier, plus d’une tonne de défense d’éléphants en provenance du Kenya, dont la valeur est évaluée à plus d’un million d’euros. Il s’agissait de la troisième saisie de ce type en moins de trois mois, selon les responsables chinois.

La demande pour l’ivoire est telle sur le marché noir que de nombreux groupes de rebelles africains s’en servent comme source de financement pour leurs activités militaires. Les défenses des éléphants sont, pour la plupart, transformées en petits objets décoratifs comme des signets de livre ou encore utilisées pour des remèdes traditionnels. Les autorités peinent à contrer ce trafic illicite en dépit des mesures de sécurité plus nombreuses; le Cameroun avait tenté tant bien que mal de mettre un terme au massacre, au début 2012, de plusieurs centaines d’éléphants dans son parc de Boubandjida. Du côté du Gabon, une brigade a été spécialement mise sur pied pour assurer la protection des pachydermes.

Les braconniers responsables du massacre de Tsavo East, au nombre de dix selon les responsables kenyans, sont pourchassés par plusieurs équipes sur le terrain, a-t-on indiqué sur le site Web de l’Agence de conservation de la faune et de la flore du Kenya.

Pour l’expert Iain Douglas-Hamilton, qui se consacre à la recherche sur les éléphants au Kenya depuis des décennies, le massacre du week-end dernier instaure tristement un nouveau record. Il affirme dans le New York Times n’avoir rien vu de tel depuis les années 1980, ajoutant que les avancées faites dans la défense de ces animaux s’étaient évaporées.

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(Avec agences)

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