Affaire Fehri : arrestation de cinq anciens patrons de la chaîne publique

La justice tunisienne a décidé, jeudi 3 janvier, de maintenir en détention Sami Fehri, le patron de la chaîne privée Ettounsiya TV. Elle a également émis des mandats de dépôts à l’encontre de cinq anciens PDG de la chaîne de télévision publique, poursuivis dans la même affaire.

Sami Fehri, patron de la chaîne tunisienne Ettounsiya TV, le 24 mars 2011 à Tunis. © AFP

Sami Fehri, patron de la chaîne tunisienne Ettounsiya TV, le 24 mars 2011 à Tunis. © AFP

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Publié le 4 janvier 2013 Lecture : 2 minutes.

Incarcéré au mois d’août dernier, Sami Fehri est inculpé de complicité de détournement de fonds publics dans le cadre d’une affaire de corruption remontant à l’époque du président déchu Ben Ali. Il risque dix ans de prison pour « préjudices financiers causés à la télévision publique » au profit de sa société de production Cactus Prod. Sami Fehri, qui a fondé Ettounsiya TV en 2011, était auparavant un producteur associé de Belhassen Trabelsi, beau-frère de Ben Ali aujourd’hui en fuite au Canada.

Jeudi soir, la justice tunisienne a décidé de maintenir Sami Fehri en détention. La décision a été annoncée par la chambre d’accusation du tribunal de première instance de Tunis en l’absence de l’accusé, hospitalisé depuis le 27 décembre à la suite d’une grève de la faim de onze jours.

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Télévision nationale

Lors de la même audience, la chambre d’accusation a aussi émis des mandats de dépôts contre cinq anciens PDG de la télévision nationale poursuivis dans la même affaire et laissés jusqu’ici en liberté. Il s’agit de Moncef Gouja, Mohamed Chelbi, Mustapha Khammeri, Hedi Ben Nasser et Brahim Fridhi. Ils seront désormais placés en détention.

Dans une déclaration publiée par l’agence tunisienne TAP, quatre de ces anciens dirigeants ont affirmé n’avoir tiré « aucun avantage matériel ou moral » durant leurs mandats sous le règne de Ben Ali. Sortant de leur silence peu avant l’annonce de mandats de dépôts à leur encontre, ces anciens dirigeants ont assuré avoir été « soumis à des pressions » et affirmé n’avoir « aucun ressentiment » à l’égard de M. Fehri.

Pressions

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L’incarcération de Sami Fehri avait fait scandale, ses avocats faisant notamment valoir qu’il était l’unique accusé à être détenu, alors que ses co-accusés étaient laissés en liberté.

Depuis le début de l’affaire Fehri, le gouvernement islamiste est accusé de pressions sur les médias et sur la magistrature. Le patron d’Ettounsiya et ses défenseurs évoquent « un acharnement judiciaire » en représailles à une émission de satire politique dont il a accepté la diffusion et au ton critique de sa chaîne à l’égard du pouvoir.

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Le cas de Sami Fehri a suscité la mobilisation d’une large frange de la société civile, d’ONG et de l’opposition, qui ont réclamé sa libération en application d’un arrêt de la Cour de cassation, qui avait ordonné sa remise en liberté le 27 novembre dernier. Le parquet a empêché à deux reprises l’application de cette décision et renvoyé l’affaire devant la chambre d’accusation.

(Avec AFP)

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