Sénatoriales partielles : camouflet pour le FLN

Selon des résultats officiels publiés lundi 31 décembre, le Front de libération nationale (FLN) n’a obtenu que 17 sièges sur les 48 qui étaient soumis au suffrage indirect des élus locaux. Le parti au pouvoir, qui compte désormais 39 des 144 qui composent le Sénat, perd la majorité à la Chambre haute, au profit du Rassemblement national démocratique (RND, nationaliste) de l’ex-Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia.

Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, le 6 mai 2012 à Alger. © AFP

Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, le 6 mai 2012 à Alger. © AFP

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Publié le 31 décembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Les divisions qui secouent le Front de libération nationale (FLN, nationaliste) étaient-elles trop fortes ? Le parti présidentiel, qui avait conforté sa suprématie sur la vie politique algérienne lors des élections législatives et locales, respectivement en mai et novembre, a perdu la majorité au Conseil de la nation (Sénat, chambre haute du Parlement) à l’issue d’un scrutin partiel, samedi.

Selon des résultats officiels publiés lundi 31 décembre, le FLN n’a obtenu que 17 sièges sur les 48 qui étaient soumis au suffrage des élus des assemblées populaires communales et wilayales (APC et APW) et compte désormais 39 sièges des 144 sièges du Sénat contre 56 auparavant. Le parti s’est pour le moment refusé à tout commentaire. « Il faut attendre la confirmation de ces résultats par le ministère de l’Intérieur et le Conseil constitutionnel », a précisé Kassa Aïssi, chargé de la communication au FLN, interrogé par El Watan.

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Le Conseil de la Nation est composé pour deux tiers de sénateurs élus (96) et pour un tiers de sénateurs désignés par le chef de l’État (48), communément appelé le « tiers présidentiel ».

Grand vainqueur de ce scrutin, le Rassemblement national démocratique (RND, nationaliste) de l’ex-Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, remporte 24 sièges. Le RND compte désormais 44 membres au Sénat. Le porte-parole du RND, Miloud Chorfi, a exprimé « sa grande satisfaction », estimant que « ces résultats étaient attendus par le parti eu égard à la confiance, la crédibilité et la compétence dont jouissent les candidats ».

De leur côté, les islamistes poursuivent leur dégringolade. Déjà laminés lors des derniers scrutins, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), qui avait présenté des candidats dans 21 wilayas (préfectures) n’a obtenu aucun siège. Enfin, le Front des forces socialistes (FFS) de l’opposant historique Hocine Aït Ahmed a remporté les deux sièges mis en jeu dans les départements de Tizi Ouzou et de Béjaïa, en Kabylie.

Une déconvenue de taille pour l’ancien parti unique

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Pour le FLN, miné par des divisions depuis mars 2010, le résultat de ces élections séntoriales est un véritable camouflet. Le parti de la libération s’est même incliné dans les wilayas où il a le plus grand nombre d’élus, comme Sidi Bel Abbès, remarque El Watan. En novembre, l’ancien parti unique, déjà large vainqueur des législatives, avait obtenu une large majorité lors des élections locales. Mais la campagne avait tout de même été marquée par de fortes tensions entre partisans et adversaires du secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem.

À la tête du FLN depuis 2005, Belkhadem est accusé par une frange du parti de jouer une carte un peu trop personnelle. Des contestataires emmenés par des dinosaures du parti lui reprochent de ne songer qu’à obtenir l’investiture pour la présidentielle de 2014. Aujourd’hui, les tensions sont telles que certains membres du FLN auraient délibérément voté pour le camp d’en face.

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(avec AFP)
 

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