Centrafrique : reprise des négociations sous l’impulsion des pays de l’Afrique centrale
Des tractations diplomatiques, initiées par la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC), ont débuté vendredi 29 décembre en Centrafrique. Objectif : réunir le régime du président François Bozizé et la rébellion de la coalition Séléka à une table de négociation « le 10 janvier », probablement à Libreville au Gabon.
Une mission de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) composée de six personnes est arrivée à Bangui, jeudi 27 décembre, où elle a entamé des discussions vendredi avec le régime du président François Bozizé et la rébellion de la coalition Séléka. « La mission a commencé les discussions avec le pouvoir ici à Bangui et a envoyé une délégation à Ndélé pour rencontrer les rebelles », a déclaré une source auprès de la Force multinationale d’Afrique centrale.
L’objectif de cette mission, dirigée par le général congolais (Brazzaville) Guy-Pierre Garcia, secrétaire général adjoint de la CEEAC, est de réunir les belligérants à une table de négociation « le 10 janvier », probablement à Libreville au Gabon. Parallèlement, les ministres des Affaires étrangères de la CEEAC devaient se rencontrer vendredi dans la capitale gabonaise pour discuter de la crise centrafricaine, selon une source au ministère gabonais des Affaires étrangères.
Contacté par Jeune Afrique, Jean-Paul Bagaza, porte-parole de la rébellion en France, a confirmé que que cette délégation « devait arriver dans les prochaines heures à Ndélé ». Les rebelles se déclarent « prêt à écouter les membres de la CEEAC » mais hésitent encore à se rendre à Libreville. « Nous nous posons des questions sur la neutralité du Gabon, qui a déjà pris position pour Bozizé et sévèrement critiqué notre mouvement », explique Jean-Paul Bagaza.
Contre attaque des FACAS ?
L’évolution des combats est assez floue. Selon ce porte-parole du Séléka, une colonne d’une dizaine de véhicules de l’armée centrafricaine a tenté d’attaquer les positions rebelles près de Sibut (où se trouve un partie du contingent de l’armée tchadienne) sur la route de Bambari (Voir carte). L’information a été démentie par le ministre de l’Administration territoriale, le pasteur José Binoua.
Les rebelles affirment également que des éléments de la garde présidentielle congolaise ont pénétré sur le territoire centrafricain, mercredi soir, se positionnant à 22 km de Bangui. Vendredi, le gouvernement congolais a démenti cette information par la voix de son porte-parole Lambert Mende, rappelant que « les troupes congolaises sont à Bangui depuis près de trois ans dans le cadre de la Force multinationale d’Afrique centrale (FOMAC) ». La FOMAC, composée de militaires venant du Tchad, du Gabon et de République démocratique du Congo (RDC), compte 500 hommes en Centrafrique, essentiellement pour sécuriser Bangui.
Calme à Bangui
À Bangui, la situation était calme vendredi. Les États-Unis ont néanmoins décidé d’évacuer entièrement leur ambassade. « L’ambassade a provisoirement suspendu ses opérations le 28 décembre en raison de la situation sécuritaire (…). L’ambassadeur Wohlers et son équipe diplomatique ont quitté Bangui », a annoncé dans un communiqué le département d’Ètat jeudi soir. L’ambassade de France, attaquée par des jeunes mercredi, faisait elle l’objet d’une protection importante de l’armée française.
Dans la matinée, une manifestation pour la paix a réuni dans la capitale environ 300 femmes, à l’initiative d’associations proches du régime, qui cherchent à faire pression sur la communauté internationale pour qu’elle intervienne.
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