Centrafrique : des manifestants s’en prennent à l’ambassade de France à Bangui

Une centaine de personnes s’est attaqué à l’ambassade de France à Bangui, le 26 décembre au matin, après avoir fait un sit-in devant l’ambassade américaine. Le ministère de la Défense a demandé le déploiement d’un détachement de la force française présente en Centrafrique, pour protéger les Français.

Une patrouille française à Bangui, en 2007. © AFP/Archives – Lionel Healing

Une patrouille française à Bangui, en 2007. © AFP/Archives – Lionel Healing

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Publié le 26 décembre 2012 Lecture : 3 minutes.

(Mis à jour le 26 décembre à 19h02)

L’ambassade de France à Bangui a été attaquée dans la matinée du mercredi 26 décembre, à 10h00. Une centaine de personnes, majoritairement membres d’associations proches du Kwa Na Kwa (le parti du président François Bozizé), ont jeté des projectiles contre les locaux de l’ambassade, brisant des vitres, ainsi que sur la représentation d’Air France, après avoir fait un sit-in devant l’ambassade américaine. « Quelques manifestants ont réussi à s’introduire dans l’enceinte même, mais ont été rapidement maîtrisés par la police centrafricaine qui a renforcé sa présence autour de l’ambassade », a déclaré Vinent Floréani, porte-parole adjoint du Quai d’Orsay, à Jeune Afrique. Les lieux sont sécurisés depuis 10h30.

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Les manifestants reprochent à la France sa passivité, alors que le régime de Bangui est ébranlé par la rébellion de la coalition Séléka. « Nous sommes ici à l’ambassade de France, parce que c’est la France qui nous a colonisés. Mais la France a tendance à nous lâcher », a déclaré une manifestante.

Le service public de l’ambassade de France a été interrompu tandis que les 1 200 ressortissants français ont reçu, pour le moment, seulement un message d’alerte, selon une source diplomatique. Un vol de la compagnie Air France, qui avait décollé en fin de matinée de Paris pour rejoindre Bangui, a par ailleurs fait demi-tour en vol et doit venir atterrir à nouveau dans la capitale française.

Plus tard dans la soirée, le président français, François Hollande, qui a affirmé se tenir au courant de près de la situation en Centrafrique, a demandé au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, de « prendre toutes les dispositions pour assurer la sécurité » de l’ambassade de France et des Français. Le ministère a immédiatement annoncé le déploiement d’un détachement des forces militaires françaises présentes à Bangui, dans le cadre de la mission Boali, pour sécuriser l’enceinte de la représentationfrançaise dans la capitale centrafricaine.

Détachement militaire français à Bangui

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La France a probablement été prise à partie par des manifestants proches du pouvoir dans l’espoir qu’elle réagisse aux incursions rebelles qui s’approchent de Bangui. Paris compte encore un détachement militaire de 200 hommes dans la capitale centrafricaine, déployés dans le cadre de l’opération Boali. Les troupes françaises offrent un soutien logistique, administratif et technique au volet militaire de la mission de consolidation de la paix (Micopax) de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).

Progression des rebelles vers Bangui

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Parallèlement, le temps des négociations est semble-t-il révolu pour la coalition Séléka. Après avoir repris leur offensive mardi, la rébellion qui, depuis le 10 décembre s’est emparée de plusieurs villes de la Centrafrique, a demandé, mercredi, au pouvoir de François Bozizé de « déposer les armes ». « Nous demandons à tous les fils et filles de Centrafrique, à tous les éléments de forces de défense et de sécurité encore fidèles au régime de François Bozizé (…) de déposer les armes immédiatement », déclare Séléka dans un communiqué.

« Par mesure de sécurité et de protection des populations civiles, nous ne considérons plus nécessaire de mener la bataille de Bangui et d’y faire entrer nos troupes, car le Général François Bozizé (…) a déjà perdu le contrôle du pays », ajoutent les rebelles. « Le Séléka demande à toutes les populations centrafricaines où qu’elles se trouvent, d’accepter et de collaborer, dans la paix et la concorde nationales » poursuit le document.

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