Après Clooney pour le Darfour, Ben Affleck pour la RDC

Engagé dans le combat humanitaire dans l’est de la RDC depuis 2009, l’acteur et réalisateur américain Ben Affleck s’est adressé à la Chambre des représentants, mercredi 19 décembre, à Washington. Objectif : demander aux députés américains d’exercer leur influence pour rétablir la paix au Congo.

L’acteur américain, Ben Affleck, à Washington, le 19 décembre 2012. © AFP/Kris Connor

L’acteur américain, Ben Affleck, à Washington, le 19 décembre 2012. © AFP/Kris Connor

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 20 décembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Ben Affleck est sensible à la situation humanitaire catastrophique depuis des années dans l’est de la RDC. En 2009, l’acteur et réalisateur hollywoodien a lancé l’Initiative pour le Congo oriental (ECI), une association de soutien aux ONG qui a déjà levé plus de deux millions de dollars. Et mercredi 19 décembre, il était devant les élus de la commission de la Défense du Congrès américain pour leur demander, notamment, de s’engager en faveur d’un renforcement du mandat de la Monusco.

« Je ne suis pas ici pour quémander l’argent du contribuable américain. Je suis ici aujourd’hui pour respectueusement demander que vous usiez de votre pouvoir, a-t-il d’abord déclaré. Le M23 n’est que le dernier d’une longue liste de groupes armés qui déstabilisent le Congo depuis 1994. (…) Nous avons vu ce cycle se répéter à de trop nombreuses reprises : la violence éclate, la communauté internationale s’intéresse pendant un moment à cette partie du monde, la violence recule et le monde se détourne, soulagé, sans s’occuper des problèmes systémiques » à l’origine de l’instabilité.

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Influence "unique"

« Au minimum, le mandat [de la Monusco, NDLR] doit être renforcé afin de lui permettre de vraiment maintenir la paix et protéger la population », a conclu Ben Affleck. Qui a aussi rappelé que le M23 était, selon lui et l’ONU, « soutenu par le Rwanda et l’Ouganda », qui ont toutefois toujours nié ce rôle, sans véritablement réussir convaincre la communauté internationale. Et l’acteur de demander que Washington utilise son influence « unique » sur les présidents Paul Kagamé et Yoweri Museveni.

Un appel qui intervient justement au lendemain d’un communiqué de la Maison Blanche au sujet d’une mise en garde adressée par le président américain à son homologue rwandais. « Lors d’un appel téléphonique, Barack Obama a souligné que tout soutien au groupe rebelle M23 était incompatible avec le désir de stabilité et de paix du Rwanda », disait le communiqué.

Envoyé spécial

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Ben Affleck ne néglige pas non plus la piste plus classique des négociations favorisées par la communauté internationale. « Il faudrait également que l’ONU et l’Union africaine dépêchent un envoyé spécial dans la région pour amener les parties à la table des négociations », dit-il. Comme s’il pressentait l’échec des discussions directes engagées à Kampala entre la RDC et le M23 sous l’égide de la CIRGL [Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, NDLR]. Une organisation largement dominée par les pays mêmes qui sont accusés d’être partie au conflit : le Rwanda et l’Ouganda.

(Avec AFP)

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