Londres : le clandestin angolais tombé d’un avion n’est toujours pas identifié
L’Europe continue d’attirer chaque année des Africains en quête de conditions de vie meilleures. Certains sont prêt à prendre les risques les plus insensés, au péril de leurs vies, pour tenter leur chance, comme ce jeune Angolais qui a trouvé la mort après s’être introduit dans le train d’atterrissage d’un avion à destination de Londres.
Début septembre, aéroport de Luanda. Un jeune Angolais s’apprête à tenter le tout pour le tout. Il n’a que très peu de chances de gagner son pari, mais qu’importe lorsqu’on n’a plus rien à perdre et qu’on aspire à une vie meilleure. Le jeune homme d’une vingtaine d’années échappe à la vigilance des agents de sécurité de l’aéroport et se glisse dans le train d’atterrissage d’un avion de la compagnie British Airways à destination de Londres. Pour toute protection, il bourre ses oreilles de mouchoirs.
Mais l’inévitable se produit, et la dépouille du jeune homme est retrouvée au petit matin, le 8 septembre, devant une maison de la banlieue londonienne. À l’endroit où, quelque centaines de mètres plus haut, le pilote avait procédé à l’ouverture des portes du train d’atterrissage.
Victime anonyme
Trois mois plus tard, l’identité de ce jeune homme, qui n’avait sur lui que de la monnaie angolaise et un téléphone, n’est toujours pas déterminée. Les habitants du quartier de Mortlake ayant découvert ce triste spectacle cherchent à en savoir davantage sur la victime et ses raisons à risquer une telle aventure. Troublée par le drame, Lizzie Calfe a raconté à la BBC qu’il lui serait impossible d’oublier qu’un garçon ait pu perdre la vie de façon aussi atroce et de surcroît, sur la rue où elle habite. Des roses ont été déposées sur le lieu du drame, et un résident a même écrit un poème, a raconté une voisine, Santina Watson.
Les autorités britanniques ont créé un portrait-robot du jeune homme dans l’espoir que des amis ou un membre de sa famille le reconnaisse, a indiqué la BBC le 7 décembre. Une photo du tatouage de la victime, qui arborait les lettres Z et G sur son bras gauche, a aussi été rendue publique.
Mais le gouvernement de l’Angola ne semble pas faire grand cas de cette sombre histoire. La police anglaise a transmis aux autorités angolaises la carte SIM du téléphone de la victime afin d’en récupérer les numéros de ses proches. La requête est toutefois restée lettre morte. Des échantillons d’ADN ont aussi fournis, en vain.
Une mort quasi certaine
Cette histoire n’est pas une première. Malgré les dangers d’une telle initiative, ils ont été des dizaines à choisir les trains d’atterrissage des avions pour quitter leur pays. L’administration de l’aviation civile des États-Unis (FAA) a recensé 96 cas de ce genre depuis 1947, dont la plupart se sont produits dans les années 90.
Les chances de survie sont minces, compte tenu des conditions extrêmes auxquelles se soumettent les passagers clandestins. La température chutant jusqu’à – 60 º, ils risquent de périr gelés. Et s’ils ne succombent pas à ce froid extrême, ils perdront conscience en raison de la pression exercée sur leurs poumons due à l’altitude élevée de l’appareil et feront une chute mortelle une fois les portes du train d’atterrissage ouvertes.
Certains, miraculés, réussissent tout de même à en ressortir indemnes. En juin 2010, un Roumain de 20 ans a survécu à un trajet de 1 900 kilomètres entre Vienne et Londres. Les mauvaises conditions météorologiques avaient forcé le pilote à maintenir l’appareil à une altitude moins élevée qu’à l’habitude.
Son cas fait toutefois figure d’exception à la règle. Deux semaines avant la découverte de la dépouille du fugitif angolais en septembre, le corps sans vie d’un autre passager clandestin, sud-africain celui-là, a été découvert dans le train d’atterrissage d’un appareil posé à l’aéroport Heathrow, à Londres.
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