Marlène Le Floch-Prigent : son mari, sa bataille

Selon ses avocats, Loïk Le Floch-Prigent souffre d’un cancer de la peau. Sa femme mène un combat sans relâche pour qu’il soit rapatrié en France.

Loïk Le Floch-Prigent est inculpé de complicité dans une escroquerie présumée à plus de 36,5 © Reuters

Loïk Le Floch-Prigent est inculpé de complicité dans une escroquerie présumée à plus de 36,5 © Reuters

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Publié le 11 décembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Marlène Le Floch-Prigent est une femme en colère. Le 5 décembre déjà, elle avait écrit au président français, s’inquiétant du fait que Loïk Le Floch-Prigent, son mari incarcéré à Lomé (Togo) depuis le 15 septembre dernier, ne puisse pas être correctement soigné. « Qu’attend-on ? s’était-elle indignée. [Qu’il] meure faute de soins ? »

Cette fois, c’est le fait que les autorités togolaises aient elles-mêmes demandé à un chirurgien français de venir examiner l’ancien patron d’Elf qui la scandalise. « Ce médecin ne connaît pas le dossier médical de mon mari, explique-t-elle. Il ne l’a jamais rencontré. Il vient uniquement parce qu’un ministre togolais lui en a fait la demande ».

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Attendu à Lomé le mardi 11 décembre, le praticien dont le nom n’a pas été divulgué pourra « administrer les soins nécessaires » à son célèbre patient, ont affirmé les autorités togolaises. Mais Marlène Le Floch-Prigent s’inquiète de l’absence de structures hospitalières appropriées. « La question n’est pas la nationalité du médecin, continue-t-elle. Mais il est hors de question d’administrer des soins à mon mari dans de mauvaises conditions, sans les bons équipements et contre sa volonté ».

Carcinomes

Inculpé pour escroquerie dans une arnaque à plus de 36,5 millions d’euros, Loïk Le Floch-Prigent, 69 ans, est détenu dans une cellule spécialement aménagée au sein d’une caserne de gendarmerie, à Lomé. En octobre, l’un de ses avocats, Me Patrick Klugman, avait demandé son rapatriement pour des raisons sanitaires, en s’appuyant sur « une expertise judiciaire [qui avait] attesté de l’imminence des soins [qu’il] devait subir au risque d’une évolution cancéreuse métastatique ». Mais fin novembre, les juges appelés à statuer sur une demande de remise en liberté provisoire avaient exigé le versement préalable d’une caution de 4,7 millions d’euros – une somme que la famille dit ne pas avoir.

De quoi souffre vraiment Le Floch-Prigent ? D’un simple psoriasis, comme le laissait encore entendre début décembre un site proche de la présidence togolaise ? (Voir l’encadré ci-contre) Pas seulement, rétorque sa famille. Cette maladie de peau, qu’il a depuis ses 15 ans, provoquerait depuis dix-huit mois des carcinomes que les médecins doivent enlever immédiatement pour empêcher que des métastases ne se développent. Il a déjà subi plusieurs interventions chirurgicales. La dernière avait été programmée pour le 26 septembre dernier, mais elle n’a pas pu avoir lieu. « Son médecin confirme que [mon mari] a maintenant un cancer de la peau, conclut Marlène Le Floch-Prigent. Et ce n’est pas un hasard si les dignitaires africains vont se faire soigner en Europe. »

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La justice togolaise soupçonne Loïk Le Floch-Prigent d’avoir aidé un homme d’affaires togolais, Bertin Sow Agba, à escroquer un richissime Émirati, Abbas al-Youssef.

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Par Anne Kappès-Grangé

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