RDC : record de violations de la liberté de la presse en 2012, selon JED

Selon le dernier rapport annuel de l’ONG Journaliste en danger (JED), la RDC n’a jamais connu autant de violations de la liberté de la presse depuis les premières élections de 2006. Seul point positif : l’absence d’assassinat de journalistes en 2012.

Des Congolais écoutent la radio à Goma, dans l’est de la RDC. © AFP

Des Congolais écoutent la radio à Goma, dans l’est de la RDC. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 10 décembre 2012 Lecture : 2 minutes.

La RDC bat des records dont elle se passerait bien. Après celui des violences sexuelles envers les femmes, c’est au tour des violations de la liberté de la presse, selon Journaliste en danger (JED). Dans un rapport publié lundi 10 décembre, l’ONG congolaise dit avoir « documenté au moins 184 cas d’atteintes diverses au droit d’informer et d’être informé », dont 78 cas de censure et 59 arrestations ou détentions de journalistes.

En 2011, 160 cas de violations « seulement » avaient été recensés. Le bilan de 2012 constitue donc un « record jamais atteint depuis les premières élections organisées en 2006 ». La principale raison de cette régression est due à la nouvelle guerre à l’Est contre la rébellion du M23. « Une année après les élections chaotiques de novembre 2011, et sous prétexte d’une nouvelle guerre qui a éclaté à l’est du pays, les attaques dirigées contre la presse se sont multipliées aussi bien en territoires rebelles que dans les parties du pays sous contrôle du gouvernement », explique l’ONG.

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Harcèlement

« En province, surtout dans l’Est du pays, les autorités politico-administratives ont multiplié les interdictions et les fermetures des médias chaque fois que les émissions diffusées mettaient en cause leur gestion, où que la parole était accordée à des groupes armés », rappelle JED. L’exemple le plus frappant de cette pression exercée par Kinshasa sur les médias a été le brouillage du signal de Radio Okapi au début de décembre, au prétexte qu’elle avait refusé de soumettre son cahier des charges.

En réalité, ce dernier n’était pas nécessaire, l’accord de siège faisant foi. La coupure était survenue après une interview de Jean-Marie Runiga, le chef politique du M23. JED se réjouit cependant que la violence physique sur les journalistes ait baissé d’intensité. Alors qu’en 2007, une dizaine de journalistes avaient été tués dans l’est de la RDC, pour la première fois depuis huit ans, aucun cas d’assassinat de journaliste n’a été enregistré en 2012. En revanche, le harcèlement n’a cessé de progresser : « les arrestations, les menaces, les agressions des journalistes, censures contre les médias se sont considérablement accrues », explique l’ONG.

(Avec AFP)
 

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