Rwanda : Agathe Habyarimana bientôt régularisée en France ?

La justice française a enjoint la préfecture de l’Essonne à délivrer un titre de séjour à l’ex-première dame du Rwanda, Agathe Habyarimana, selon son avocat. Cette dernière est toujours recherchée par la justice rwandaise.

La veuve de l’ancien président rwandais est arrivé en France le 9 avril 1994. © DR

La veuve de l’ancien président rwandais est arrivé en France le 9 avril 1994. © DR

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 7 décembre 2012 Lecture : 1 minute.

« Agathe Habyarimana, cette femme qu’on a présentée pendant des années comme la sans-papier la plus célèbre de France, est aujourd’hui soulagée ». Son avocat, Me Philippe Meilhac, s’est ainsi félicité de la décision rendue par la cour administrative d’appel, le jeudi 6 décembre, d’enjoindre la préfecture de l’Essonne à délivrer un titre de séjour à sa cliente, Agathe Habyarimana, 70 ans, la veuve de l’ancien président rwandais Juvénal Habyarimana.

La préfecture de l’Essonne a maintenant un mois, à compter de la notification de la décision – la semaine prochaine selon toute vraisemblance – pour régulariser Agathe Habyarimana. Elle a encore la possibilité de se pourvoir en cassation devant le Conseil d’État, mais, selon Me Meilhac, un éventuel appel ne suspendrait pas son obligation de régulariser Agathe Habyarimana. Jointe par jeuneafrique.com, la préfecture de l’Essonne s’est refusée à tout commentaire à ce stade.

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Akazu

Agathe Habyarimana, qui s’était vu refuser le statut de réfugiée politique au motif qu’elle s’était « trouvée au cœur du régime génocidaire » du Rwanda en 1994, avait demandé un titre de séjour au titre du regroupement familial – ses enfants, dont certains ont été naturalisés français, vivent dans l’Hexagone. La préfecture avait rejeté une première demande de titre de séjour en mai 2011 en affirmant que sa présence risquer de constituer un trouble à l’ordre publique. Agathe Habyarimana contestait, depuis, cette décision devant la justice administrative.

Elle est toujours poursuivie par la justice rwandaise, qui la soupçonne d’être un des piliers de l’Akazu, « la petite maison » en kinyarwanda, nom donné au cercle très fermé des ultras du « Hutu power » et architectes du génocide de 1994. Kigali a émis un mandat d’arrêt international à son encontre.

En France, Agathe Habyarimana est visée par une plainte déposée par le Collectif des parties civiles pour le Rwanda en 2007. Une information judiciaire est ouverte depuis 2008, mais elle n’est pas, à ce jour, mise en examen.

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Pierre Boisselet (@PierreBoisselet)

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