L’opposition égyptienne refuse la proposition de dialogue de Morsi et appelle à manifester
Au lendemain du discours prononcé par Mohamed Morsi, l’opposition a refusé de participer au dialogue proposé par le président égyptien, alors de nouvelles manifestations sont prévues, vendredi 7 décembre.
Mis à jour le 07/12/12 à 15H00
Depuis l’annonce du décret donnant des pouvoirs exceptionnels au président Mohamed Morsi, le 22 novembre, l’Égypte vit une crise politique majeure. L’opposition dénonce une dérive autoritaire, le chef de l’État mettant par ce décret ses décisions et celles de la commission constituante à l’abri de tout recours en justice.
Le bras de fer qui oppose depuis les pro- et anti-Morsi n’a cessé de s’envenimer, dégénérant en violences cette semaine, causant la mort de sept personnes et blessant des centaines d’autres. Vendredi, au lendemain du discours de Mohamed Morsi, des centaines de manifestants avaient commencé à se rassembler au Caire pour marcher une nouvelle fois sur le palais présidentiel. La journée a été intitulée « Vendredi du carton rouge » par l’opposition.
Une marche "vers le palais d’Ittihadiya"
Les jeunes du 6-Avril, fer de lance de la révolte contre Hosni Moubarak en 2011, également membres du FSN, ont appelé à des marches « au départ de toutes les mosquées de Guizeh et du Caire vers le palais d’Ittihadiya et de toutes les mosquées d’Égypte vers les places de la révolution ».
Dans son discours jeudi soir, le président égyptien s’est montré ferme sur ses prérogatives et a maintenu le référendum, tout en invitant l’opposition au dialogue. « Nous respectons la liberté d’expression pacifique, mais nous ne laisserons jamais personne participer à des meurtres et à des actes de sabotage », a-t-il déclaré.
Le Front du salut national (FSN), la principale coalition de l’opposition présidée par le Prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei, a indiqué dans un communiqué son «refus de participer au dialogue proposé […] demain samedi ». « Le fait que la présidence (…) persiste à ignorer les demandes et les protestations du peuple a fermé la porte à toute tentative de dialogue », a estimé dans un communiqué le FSN. La coalition a ajouté qu’elle renouvelait « son appel aux Égyptiens à se rassembler dans les diverses places d’Égypte vendredi ».
En sus de l’abrogation du décret, l’opposition réclame l’abandon du référendum prévu le 15 décembre sur le projet de Constitution, accusé d’offrir peu de garanties pour les libertés d’expression et de religion.
Al-Azhar, la plus haute autorité de l’islam sunnite, a demandé au président de suspendre son décret pour sortir de l’impasse. Le président américain Barack Obama a téléphoné à M. Morsi pour lui faire part de sa « profonde inquiétude » à propos des violences meurtrières.
(Avec AFP)
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