Législatives burkinabè : le camp de Compaoré conserve la majorité absolue, percée de l’UPC
La coalition autour du président burkinabè Blaise Compaoré obtient au moins 81 sièges sur les 127 à pourvoir dans la nouvelle Assemblée nationale, selon selon les résultats partiels des législatives proclamés jeudi 6 décembre dans la soirée par la commission électorale. Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et ses alliés conservent donc la majorité absolue.
Avec au moins 81 sièges sur les 127 à pourvoir, le camp du président burkinabè Blaise Compaoré conserve la majorité absolue au Parlement, selon les résultats partiels des législatives du 2 décembre proclamés jeudi 6 décembre dans la soirée par la commission électorale.
Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) de Compaoré obtient 58 sièges, tandis que 23 vont à quatre partis qui lui sont alliés, d’après les résultats partiels annoncés par Me Barthélémy Kéré, président de la Commission nationale électorale indépendante (Céni). La majorité présidentielle comptait 99 députés (dont 73 pour le CDP) sur les 111 de l’Assemblée précédente. Avec au moins 15 sièges, l’Union pour le progès et changement (UPC) s’érige en principale formation d’opposition.
Le Kadiogo en suspens
Si les résultats sont seulement partiels, c’est que la Ceni n’a pas été en mesure de proclamer les résultats de la province du Kadiogo, celle de la capitale Ouagadougou. « Nous le ferons dès que possible », a indiqué Me Barthélémy Kéré, le président de la Ceni, sans plus de précision. Mais un membre de la commission, interrogé par l’AFP, a reconnu sous couvert d’anonymat, que la Ceni avait rencontré « des difficultés » de compilation.
Un membre de la Ceni a reconnu sous couvert d’anonymat que la Commission avait rencontré "des difficultés" de compilation dans le Kadiogo.
C’est dans le Kadiogo que François Compaoré, frère cadet et conseiller du chef de l’État, auquel il est soupçonné de vouloir succéder en 2015, y affrontait Zéphirin Diabré, chef de fil de l’Union pour le progrès et changement (UPC).
Prudence
L’UPC a d’ailleurs affiché sa méfiance face au travail de la Ceni, ne jugeant « pas crédible » qu’elle n’arrive pas à compiler les résultats dans cette province stratégique. Il avait, dès mercredi, dénoncé une « volonté manifeste et savamment orchestrée de manipuler les résultats du vote dans le Kadiogo ». Ancien responsable du géant nucléaire français Areva pour l’Afrique, le chef de l’UPC avait averti que son parti se préparait à déposer des recours si la victoire lui était « volée ».
« La Ceni est prudente », a justifié jeudi Achille Tapsoba, un responsable du parti présidentiel. Plus largement, il a affirmé que le CDP était « serein » dans l’attente des résultats complets. Le président de la Céni a appelé les candidats à porter leurs éventuelles contestations devant le Conseil constitutionnel du Burkina « afin d’éviter les affres de la division et les graves crises postélectorales ».
Reste que le scrutin s’est déroulé pacifiquement, avec un taux de participation qui devrait être historiquement élevé en dépassant largement les 70%, selon les recoupements de l’AFP.
(Avec AFP)
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