Kenya : le port de Mombasa tente de faire face à la concurrence tanzanienne

Pour faire face à la concurrence tanzanienne, le Kenya compte étendre les lignes ferroviaires qui partent du port de Mombasa et construire de nouveaux terminaux portuaires pour un investissement total de 13 milliards de dollars, selon « Bloomberg ».

La concurrence entre les ports tanzanien et kényan devrait améliorer leur efficacité, réduire les coûts et permettre de meilleurs délais pour desservir l’ensemble de la région. © AFP

La concurrence entre les ports tanzanien et kényan devrait améliorer leur efficacité, réduire les coûts et permettre de meilleurs délais pour desservir l’ensemble de la région. © AFP

Publié le 21 août 2013 Lecture : 2 minutes.

Alors que le port de Mombasa perd des parts de marché au profit de la Tanzanie, le président kényan Uhuru Kenyatta est en train de mener un projet de construction de chemin de fer d’une valeur de 13 milliards de dollars qui débutera en novembre afin de relier Mombasa aux capitales de l’Ouganda et du Rwanda, selon Bloomberg.

Le 13 juin dernier, le gouvernement kényan avait officialisé la construction d’une liaison ferroviaire entre Mombasa et le port sec de Kisumu, situé sur les rives du lac Victoria, en face de l’Ouganda. Les installations de Kisumu sont gérées par l’autorité portuaire kényane, qui souhaite en faire une plate-forme de transbordement et de distribution des marchandises en direction des pays enclavés de l’Ouganda, du Burundi, du Rwanda et de la RD Congo.

la suite après cette publicité

Desserte régionale

Le volume du transit à augmenté de 9,4 % par an en moyenne à Dar es-Salaam, en Tanzanie, durant les cinq dernières années, contre seulement 6 % pour Mombasa. Or les deux ports desservent les mêmes pays enclavés. « Les entreprises vont choisir les installations qui gèreront les marchandises le plus rapidement. Nous devons améliorer notre port afin d’attirer ces entreprises », a déclaré Janeth Ruzangi, responsable de la communication pour l’Autorité des ports de Tanzanie, citée par Bloomberg.

Lire aussi :

Le Kenya signe pour 5 milliards de dollars de contrats avec la Chine
Kenya : le futur port de Lamu pris dans la tourmente
Bagamoyo s’apprête à accueillir le plus grand port d’Afrique
Dossier transport maritime : les ports africains passent au privé

la suite après cette publicité

Les pertes de parts de marché du port kényan au profit de Dar es-Salaam ont augmenté depuis les violences postélectorales kényanes en 2008. Les conflits ethniques à travers le pays ont également freiné la circulation depuis le port, ce qui a causé des pénuries de carburant et un pic d’inflation dans les pays voisins.

Concurrence de Dar es-Salaam

la suite après cette publicité

Pendant ce temps, la Tanzanie est en train de mettre en place un projet de plus 10 milliards de dollars pour la construction du port de Bagamoyo, à 75 kilomètres au nord de Dar es-Salaam. La capitale commerciale de la Tanzanie a vu sa part dans les échanges avec le Rwanda fortement augmenter, passant de 41 % en 2008 à 68 % en 2012, selon les données de Trademark East Africa, une oganisation qui promeut le commerce. Quant à la part de Mombasa, elle est passée de 59 à 32 %. La Tanzanie a d’autre part totalisé 89 % des cargaisons vers le Burundi, contre seulement 11 % pour le port kényan.

Dar es-Salaam est le quatrième port de la côte est du continent, après Durban, Mombasa et Djibouti, selon l’Association internationale des ports.

Efficacité

Les livraisons de cargaisons depuis Mombasa vers la ville frontalière ougandaise de Malaba, à 800 kilomètres, prennent 18 jours en moyenne, d’après le bureau du président Kenyatta, qui a demandé en juin à ce que ce délai soit réduit à cinq jours. Selon Wolfgang Fengler, l’économiste en chef de la Banque mondiale pour le Kenya, un conteneur ne met qu’un jour de plus pour faire la traversée entre Singapour et Mombasa, alors que la distance est de 7 500 kilomètres.

La concurrence entre les ports tanzanien et kényan devrait améliorer leur efficacité, réduire les coûts et permettre de meilleurs délais, a expliqué le président de la Banque africaine de développement (BAD) Donald Kaberuka. Les coûts de transport en Afrique de l’Est sont les plus élevés au monde selon une étude de la BAD publiée en avril dernier.

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Contenus partenaires