RDC – M23 : à Kampala, les négociations prennent du retard

Les négociations entre les autorités de RDC et les rebelles devaient se tenir à partir de vendredi 7 décembre au matin à Kampala. Mais la délagation du M23 était toujours attendue dans la capitale ougandaise. Le président Joseph Kabila ne devrait pas être présent et le principal parti de l’opposition congolaise (UDPS de Étienne Tshisekedi) a refusé d’y être représenté.  

Jean-Marie Runiga, chef politique du M23, à Goma, le 27 novembre 2012. © AFP/Phil Moore

Jean-Marie Runiga, chef politique du M23, à Goma, le 27 novembre 2012. © AFP/Phil Moore

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Publié le 7 décembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour le 07/12/12 à 12H30

« Les délégations du gouvernement de RDC et du M23 vont entamer des réunions préliminaires ce vendredi à Kampala pour résoudre le conflit dans l’Est de la RDC », a déclaré jeudi 6 décembre à la presse le porte-parole du gouvernement ougandais, Fred Opolot. Mais la délégation de la rébellion qui agit au Nord-Kivu, conduite par son chef politique Jean-Marie Runiga, était toujours attendue à Kampala, ce qui pourrait retarder l’ouverture des discussions.

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« Ma délégation est partie ce (vendredi) matin vers 06h00 heures (05H00 GMT) et devrait arriver à Kampala cet après-midi ou ce soir », a déclaré Jean-Marie Runiga, interrogé par téléphone. «Je ne suis pas sûr quand exactement (les négociations commenceront), peut-être dimanche », a-t-il ajouté.

« Le point clé de l’ordre du jour est d’abord les règles de base et le cadre de travail des réunions à venir, puis des règles quant aux observateurs et quant à la composition » de leur délégation, a déclaré jeudi le porte-parole du gouvernement ougandais.

Les autorités congolaises, une délégation composée d’élus et conduite par le ministre des Affaires étrangères Raymond Tshibanda, sont déjà présentes dans la capitale ougandaise. Des négociations auxquelles le principal parti d’opposition, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), a refusé de participer.

Agenda

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« Nous espérons que (les discussions) commenceront dans les prochains jours », a indiqué le chef de l’administration du ministère ougandais des Affaires étrangères, James Mugume, confirmant « des consultations en cours sur le financement et la logistique » des négociations.

Si ces négociations sont une étape importante vers un retour à la paix, nombre d’incertitudes subsistent. « Ce qui n’est pas clair, c’est l’agenda de ces négociations car le M23 semble avoir un agenda très extensible, » relève Thierry Vircoulon, de l’International Crisis Group (ICG).

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« Kinshasa dit "on parle seulement des accords du 23 mars" », a noté mercredi Jean-Marie Runiga. Mais « de notre côté, nous avons prévu de pouvoir parler (…) d’autres questions politiques et juridiques, ayant trait à la défense et à la sécurité, à l’économie et aux finances, au social et au développement. »

Mécanisme d’application

Quelle que soit l’issue des négociations, il restera à appliquer un éventuel nouvel accord. « Ce qui a pêché la dernière fois était l’absence de mécanisme d’application, avec une mise en oeuvre finalement très biaisée de part et d’autre, » rappelle Thierry Vircoulon.

Le président Joseph Kabila, absent à Kampala, prendra part au sommet des pays d’Afrique australe qui se tiendra également vendredi à Dar es Salaam. Un sommet largement consacré à la RDC qui verra le Sud-Africain Jacob Zuma et l’Angolais José Eduardo Dos Santos, par le passé d’importants alliés de la RDC, être représentés.

(Avec AFP)

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