RDC : le M23 ne pourra être à Kampala avant jeudi pour négocier avec Kinshasa

Selon son chef politique Jean-Marie Runiga, la rébellion congolaise du Mouvement du 23-Mars (M23) rejoindra Kampala au mieux jeudi 6 décembre. Elle participera à l’ouverture de négociations avec les autorités de République démocratique du Congo (RDC) prévues en échange de son retrait de Goma (est).

Des soldats de l’armée congolaise rentrent à Goma le 3 décembre. © AFP

Des soldats de l’armée congolaise rentrent à Goma le 3 décembre. © AFP

Publié le 5 décembre 2012 Lecture : 2 minutes.

« Quand je dis que nous allons partir demain, ça reste hypothétique », a-t-il cependant ajouté, évoquant « un problème de logistique (…) La frontière de Bunagana est fermée, il n’y a pas d’avion pour nous prendre. »

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Fermé après la récente offensive du M23 sur Goma, l’aéroport de Goma doit rouvrir jeudi. Selon M. Runiga, qui a prévu de rejoindre la capitale ougandaise « avant la fin de la semaine », le chef militaire du M23, Sultani Makenga, ne devrait en revanche pas se déplacer. « Il a d’autres choses à faire, il est chef d’état-major » s’est-il contenté d’ajouter.

Le chef politique du M23 espère en revanche que le président de RDC, Joseph Kabila, participera aux négociations. « Je l’ai déjà rencontré à Kampala », a glissé M. Runiga, en référence à une entrevue à la fin d’un sommet des pays des Grands Lacs, organisé après la prise de Goma, le 20 novembre. « Le mieux serait que lui-même soit là et qu’il s’engage », a-t-il ajouté.

Rien n’est pourtant moins sûr. D’après plusieurs observateurs, un tel entretien avec les rebelles pourrait nuire à l’image de Joseph Kabila.

Négociations

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Si le cadre des négociations reste encore à préciser, l’agenda et leur contenu ne semblent pas non plus arrêtés. « Kinshasa dit "on parle seulement des accords du 23 mars" » a poursuivi M. Runiga. Mais « de notre côté, nous avons prévu de pouvoir parler (…) d’autres questions politiques et juridiques, ayant trait à la défense et à la sécurité, à l’économie et aux finances, au social et au développement. »

Violations de la Constitution, mandats d’assemblées provinciales qui auraient dû prendre fin « depuis longtemps », « violations des droits de l’homme » contre des opposants et journalistes, sont autant de thèmes que le chef de la rébellion voudrait aborder.

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« Comment on peut se quitter sans avoir parlé des questions qui touchent à l’avenir de notre pays? » a-t-il lancé.

Le 20 novembre, le M23 a réalisé un coup de force en prenant Goma. Il a accepté de s’en retirer aux termes d’une médiation des Grands Lacs orchestrée par l’Ouganda qui prévoit, en échange, ces négociations avec Kinshasa. La rébellion reste cependant encore aux portes de Goma.

L’ONU et Kinshasa accusent le Rwanda et l’Ouganda de soutenir le M23. Kigali et Kampala s’en défendent mais, un groupe d’experts du Conseil de sécurité de l’ONU vient encore de réitérer ses accusations, affirmant que les deux capitales avaient même aidé les rebelles à prendre Goma.

(Avec AFP)

 

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