Sommet Africités : « Il ne faut pas oublier les villes »

La 6e édition du sommet Africités s’est ouvert mardi 4 décembre à Dakar. Les échanges se dérouleront jusqu’au 8 décembre.

Lors de la 5e édition à Marrakech. © Africités 2009

Lors de la 5e édition à Marrakech. © Africités 2009

Publié le 5 décembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Que donnent 5 000 personnes réunies dans un hôtel de luxe de Dakar autour d’une même volonté : donner aux collectivités locales du continent africain les moyens de répondre aux attentes des populations ? Réponse : une belle cohue, un enthousiasme débordant et des idées, beaucoup d’idées.

Les participants du sommet Africités, sixième du nom, qui s’est ouvert lundi 4 décembre dans la capitale sénégalaise, et qui dure jusqu’au 8, ne parlent pas tous la même langue. Il y a des francophones, des anglophones et même quelques lusophones venus des quatre coins du continent. Il y a aussi des Turcs, des Chinois (venus en force, ils sont plus de cent), des Brésiliens, des Italiens… Mais tous usent du même slogan : « penser global, agir local ». Un participant ivoirien : « On est là pour apprendre des autres, échanger, mais surtout montrer que les gouvernements locaux ont un rôle à jouer dans le développement de l’Afrique ».

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Avant de débattre sur toutes sortes de sujets (des politiques d’accès aux droits à l’aménagement urbain, en passant par les questions de gouvernance locale ou encore l’approche territoriale du développement économique), la foule d’élus locaux, de fonctionnaires ou encore de membres d’ONG et d’associations a écouté, dans la matinée, une belle brochette de sommités.

Décentralisation

Il y avait là des anciens présidents (le Sud-africain Thabo Mbeki, le Béninois Nicéphore Soglo, le Cap-verdien Pedro Pires), des maires de premier plan (le Parisien Bertrand Delanoë et le Dakarois Khalifa Sall) et même le président sénégalais Macky Sall. Entouré d’une partie de ses ministres (dont le premier d’entre eux, Abdoul Mbaye), ce dernier a rappelé qu’il y a huit mois, il était lui-même à la tête d’une municipalité (la ville de Fatick). Et il a reconnu que même au Sénégal, où la décentralisation est tout de même bien plus poussée que dans la plupart des pays africains, « les transferts de moyens de l’État central aux collectivités locales restent à renforcer ».

Plus tôt, Khalifa Sall avait défendu l’idée que « 50 ans après les indépendances, la gouvernance locale s’impose comme une alternative crédible ». « Il ne faut pas oublier les villes », a poursuivi Nicéphore Soglo, qui présente la particularité d’avoir été maire après avoir présidé son pays. Le président de l’Association des maires du Sénégal, Abdoulaye Baldé, a quant à lui appuyé là où ça fait mal.

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Bonne gouvernance

« L’épanouissement de nos populations dépend de la bonne gouvernance, mais aussi des gouvernement locaux, mais nous manquons de moyens financiers et humains. Pour beaucoup, le transfert de compétences se mue en transfert de problèmes ».

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Les échanges qui se dérouleront ces prochains jours à Dakar ne permettront certainement pas d’y remédier. Mais, comme le croit un élu local sénégalais, « ils montrent que partout sur le continent, il y a une prise de conscience sur l’importance des collectivités locales et sur le rôle qu’elles doivent jouer à l’avenir ». Ils doivent aussi donner des clés, des idées… et du courage. « Il en faut, aux dires de Simon Compaoré, maire de Ouagadougou de 1995 à 2012, pour affronter des changements dont la vitesse dépasse l’entendement ».

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Rémi Carayol, envoyé spécial à Dakar

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