RDC : les FARDC de retour à Goma après le repli du M23

L’armée de la République démocratique du Congo (RDC) a fait son retour, lundi 3 décembre, à Goma, ville que le Mouvement du 23 mars (M23) avait quitté il y a deux jours. Mais le flou régnait toujours sur les négociations prévues entre les autorités congolaises et les rebelles, promises en échange du repli de ces derniers.

Des troupes des FARDC en route vers Goma, le 3 décembre 2012. © AFP/Phil Moore

Des troupes des FARDC en route vers Goma, le 3 décembre 2012. © AFP/Phil Moore

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Publié le 4 décembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Un bataillon de l’armée de la République démocratique du Congo (RDC) a fait son retour, lundi 3 décembre, à Goma que les rebelles du Mouvement du 23 mars ont quitté il y a deux jours. Les autorités administratives commençaient elles aussi à revenir, notamment le maire de Goma et le gouverneur du Nord-Kivu.

Écoles, commerces et administrations ont déjà redémarré. Seules les banques étaient encore fermées, perpétuant la crise de liquidité qui frappe les habitants depuis presque deux semaines. Les autorités provinciales du Nord-Kivu ont indiqué que l’aéroport international de Goma et la Banque centrale rouvriraient jeudi.

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Mais le flou régnait toujours, lundi, sur négociations prévues entre Kinshasa et les rebelles, promises en échange du repli du M23, et dont aucune date n’a encore été fixée. Présent lundi à Goma, le ministre congolais de l’Intérieur, Richard Muyej Mangez, a indiqué à l’AFP que les discussions pourraient commencer, a priori à Kampala, « dans les prochains jours ».

« L’équipe de dialogue est déjà constituée, » a-t-il assuré, sans en donner la composition, alors que l’incertitude planait sur les participants, même si la présence directe du président de RDC Joseph Kabila, affaibli par cette crise, semblait à ce stade exclue. Mais pour que ces négociations aient lieu, il faut que le M23 respecte lui-même pleinement son engagement de se retirer à au moins 20 km de Goma, ce qui n’est pas encore le cas, a précisé le ministre.

Pillages

De fait, lundi, des combattants rebelles patrouillaient encore sur la route au nord de Goma, et d’autres tenaient des positions sur une colline stratégique surplombant une base militaire de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco), à trois km de l’aéroport de la ville. « Vous ne pouvez vous retirer que par étapes, c’est ainsi que les choses se font », a justifié un commandant rebelle, Antoine Manzi. À l’issue d’une réunion avec ses homologues de RDC et du Rwanda à Goma, le chef d’état-major ougandais, Aronda Nyakairima, s’est dit « totalement satisfait de la mise en oeuvre de l’accord à ce jour ».

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Malgré le retour ces derniers jours de centaines de policiers, et des patrouilles régulières de la Monusco, la sécurité reste précaire à Goma, de l’aveu du maire, Naason Kubuya. Les accusations de pillages se sont multipliées récemment contre les rebelles du M23 à Goma. Bâtiments et biens publics auraient été en particulier visés. Le maire a également accusé des éléments du M23 d’être restés à Goma, qu’ils « infiltrent » afin, selon lui, de déstabiliser la ville et « montrer que le gouvernement n’est pas efficace pour restaurer la sécurité ».

L’armée régulière est elle-même souvent accusée de vols et autres exactions contre la population. Lundi, le porte-parole du gouvernement de RDC, Lambert Mende, a expliqué que le retour des soldats loyalistes avait pris du temps parce qu’il fallait « préparer » leur arrivée pour « qu’ils n’aillent pas chaparder à gauche, à droite. »

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(Avec AFP)

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