Le parquet de Tunis renonce à faire appel du non-lieu en faveur de la jeune Tunisienne violée
Le ministère public tunisien n’a finalement pas fait appel du jugement de non-lieu, rendu la semaine dernière par le parquet de Tunis, dans une affaire de viol impliquant deux agents de police et une jeune femme de 27 ans.
![La victime et son avocate, Me Bochra Belhaj Hmida. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2012/12/03/0031220121618310000004855605.jpg)
La victime et son avocate, Me Bochra Belhaj Hmida. © AFP
Mis à jour le 04/02 à 08h02.
Le parquet tunisien a décidé de ne pas s’opposer au non-lieu prononcé en faveur d’une femme violée par des policiers, renonçant à la poursuivre pour atteinte à la pudeur, a indiqué lundi le ministère de la Justice. « Le parquet n’a pas fait appel ni du non lieu concernant la femme et son ami ni de la décision d’inculper » les trois policiers, a indiqué Fadhel Saihi, conseiller du ministre de la Justice.
Cette décision a été annoncée non sans confusion, Maître Bochra Belhaj Hmida, l’avocate de la victime, ayant dans un premier temps été informée que le procureur avait fait appel du non lieu. Un porte-parole du ministère de la Justice avait confirmé l’information à l’AFP. Ni le ministère de la Justice, ni l’avocate n’étaient en mesure en fin de journée d’expliquer ce cafouillage.
La jeune femme violée par des policiers tunisiens, qui a été blanchie des accusations d’atteinte à la pudeur pesant contre elle, risquait une nouvelle poursuite pour ces mêmes motifs, avait rapporté lundi 3 décembre une avocate de la victime. « C’est leur droit, sur le plan légal, il n’y a rien à dire. Sur le plan moral par contre… », avait lancé Me Bochra Belhaj Hmida, en commentant la décision du ministère de faire appel, laquelle lui avait été transmise par les services du procureur.
Jeudi 29 novembre, le juge d’instruction du tribunal de première instance de Tunis avait prononcé un non-lieu dans cette affaire. Me Hmida s’était alors réjouie, indiquant que « les accusations ont été abandonnées pour manque de preuves. Et le juge a décidé de traduire (en justice) deux policiers pour viol, et un troisième pour corruption ».
Tollé à l’international
Début septembre, la victime et son ami de coeur auraient été surpris par les policiers dans une voiture, au milieu d’un rapport intime. Selon le parquet, la jeune tunisienne a été violée par deux d’entre eux, tandis que le troisième a conduit son petit ami à un guichet automatique, lui dérobant des billets de banque.
Cette affaire a déclenché de vives protestations en Tunisie et à l’international, alors que plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer les accusations portées contre la victime, dont l’anonymat a été préservé. Les autorités tunisiennes ont condamné le viol, mais le ministre de la Justice, Noureddine Bhiri, s’est attiré les critiques en dénonçant ce qu’il considérait comme un complot contre le gouvernement d’Ennahdha.
La jeune femme risquait six mois de prison si elle était jugée coupable des accusations d’atteinte à la pudeur portées contre elle. En entretien à la radio Shems-FM, une fois le jugement tombé, elle s’était déclarée heureuse de la décision du tribunal, ajoutant qu’elle s’attendait à être innocentée.
(Avec AFP)
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