Tunisie : Siliana toujours sous tension après trois jours de manifestations

Des affrontements ont de nouveau éclaté entre protestataires et policiers dans l’après-midi du jeudi 29 novembre à Siliana, ainsi que dans d’autres villes de la région. Des manifestations sont attendues vendredi 30 novembre.

Des manifestants à Siliana (sud-ouest de Tunis), le 28 novembre 2012. © AFP

Des manifestants à Siliana (sud-ouest de Tunis), le 28 novembre 2012. © AFP

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Publié le 29 novembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour le 30/11/12 à 09h40.

Le calme fut éphémère. Jeudi 29 novembre en début d’après-midi, des centaines de manifestants ont tenté d’attaquer un important commissariat de police de la ville de Siliana (120 km au sud-ouest de Tunis). Les forces de l’ordre ont alors répliqué en envoyant des gaz lacrymogène. Des tirs de sommation ont également  retenti.Trois personnes ont été blessées, selon une source hospitalière.

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Une journaliste de l’AFP a vu des policiers violemment passer à tabac, à coup de pieds et de matraque, plusieurs manifestants qu’ils voulaient interpeller. L’un d’entre eux, assommé et saignant de la tête, a été évacué par les pompiers.

"Que le gouvernement parte"

Non loin de là, des milliers d’habitants manifestaient aux abords du gouvernorat (préfecture) pour réclamer encore et toujours le limogeage du gouverneur et désormais aussi le départ des policiers non basés dans la ville. « On réclame le départ de tous les renforts, on n’accepte que les agents de police de Siliana », a déclaré un des manifestants.

Dans la matinée du jeudi 29 novembre, une manifestation rassemblant plus de 2 000 personnes s’était pourtant déroulée dans le calme. La veille, de graves violences avaient fait plus de 250 blessés parmi les manifestants qui réclamaient le départ du gouverneur et de meilleures conditions de vie. « Il faut que le gouverneur parte pour que la grève cesse », a dit à l’AFP Nejib Sebti, secrétaire général régional de l’UGTT, alors que le Premier ministre, Hamadi Jebali, a exclu mercredi de limoger le fonctionnaire mis en cause, Ahmed Ezzine Mahjoubi.

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Des affrontements sporadiques ont également opposé protestataires et policiers dans la région de Siliana, où la principale centrale syndicale tunisienne, l’UGTT, avait maintenu son appel à une troisième journée de grève. Des manifestants ont incendié un poste des forces de l’ordre tunisiennes et deux de leurs véhicules à Kesra, à 40 km au sud de Siliana, a constaté une journaliste de l’AFP.

Bâtiments publics incendiés

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« On était une trentaine à mettre le feu au poste », a raconté Ali, 17 ans. Le calme semblait revenu vers 12 heures 30 GMT dans cette localité de 18 000 habitants. Aucune source hospitalière ou policière n’était en mesure de dresser un bilan des violences dans l’immédiat. À Gaâfour, des manifestants ont jeté des pierres sur des camions des forces de l’ordre et de l’armée qui ont alors rebroussé chemin, selon des témoins.

Les autorités ont prévenu qu’elles réprimeraient tout débordement, mais que si les manifestations étaient pacifiques les forces de l’ordre n’interviendraient pas. Elles n’ont fait aucun commentaire sur la situation, jeudi, et le porte-parole du ministère de l’Intérieur était injoignable.

Le ministère a toutefois publié sur sa page Facebook un bilan matériel des violences de la veille qui s’étaient répandues dans cinq localités proches de Siliana : plus d’une demi-douzaine de bâtiments publics ont été incendiés, dont quatre postes des forces de l’ordre. L’UGTT a appelé à une nouvelle manifestation vendredi.

(Avec AFP)
 

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