Égypte : nouveaux affrontements pendant le vote de la Constitution

Le Caire a accéléré la rédaction de la Constitution, qui devait être achevée mercredi et votée jeudi 29 novembre. Un moment clé de la vie politique égyptienne qui se déroule pendant que le pays traverse sa pire crise depuis l’élection du président islamiste Mohamed Morsi. Les manifestants, qui s’affrontent à nouveau avec les forces de l’ordre jeudi 29 novembre, lui reprochent de s’être octroyé, dans la Constitution, des pouvoirs exceptionnels.

Les manifestants et la police se sont affrontés au Caire, le 28 novembre 2012. © AFP/Mahmoud Khaled

Les manifestants et la police se sont affrontés au Caire, le 28 novembre 2012. © AFP/Mahmoud Khaled

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Publié le 29 novembre 2012 Lecture : 2 minutes.

La rédaction de la Constitution égyptienne, controversée en raison des pouvoirs exceptionnels qu’elle accorde au président Mohamed Morsi, devait être achevée mercredi, a annoncé le dirigeant de la commission constituante Ahmed Darrag. Selon l’agence Mena, le texte doit être soumis au vote de la commission jeudi 29 novembre au matin avant un référendum.

Ce décret présidentiel a été  dénoncé par deux hautes instances judiciaires. Mercredi, la Cour de cassation a annoncé la suspension de ses travaux jusqu’à son annulation, et la Haute cour constitutionnelle a jugé injustifiées les accusations de partialité de Mohamed Morsi à son encontre. Le 22 novembre, Mohamed Morsi a placé par décret ses décisions à l’abri de tout recours en justice et décidé qu’aucune instance judiciaire ne pouvait dissoudre la commission constituante. Or, la composition de cette commission fait actuellement l’objet d’un recours devant la Haute cour constitutionnelle, qui a décidé de se prononcer bien que le décret présidentiel lui en ait ôté le pouvoir.

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« Ce n’est pas un bon moment pour précipiter la Constitution car l’heure est à une extrême division », a réagi Heba Morayef, directrice de l’ONG Human Rights Watch en Égypte, se disant « très inquiète » de certaines dispositions du projet. Les Frères musulmans, dont est issu le président, et le parti islamiste Al-Nour ont, eux, appelé à une manifestation de « masse » samedi au Caire pour lui marquer leur soutien. Pour ses partisans, ses pouvoirs exceptionnels lui permettront d’engager des réformes indispensables pour la marche vers la démocratie et cesseront avec l’adoption de la nouvelle Constitution.

"Nous apprenons à être libres"

« Nous apprenons. Nous apprenons à être libres. Nous n’avons jamais connu ça avant. Nous apprenons à débattre. A avoir des avis différents. À devenir une majorité ou une minorité », a affirmé de son côté le président égyptien dans un entretien publié mercredi par l’hebdomadaire américain Time Magazine, en récusant l’accusation d’être un « nouveau Pharaon ».

Au lendemain d’une mobilisation populaire inédite contre Mohamed Morsi, opposants et forces anti-émeutes continuaient de s’affronter au Caire. Au Caire, des centaines de manifestants ont passé la nuit place Al-Tahrir où des heurts ont eu lieu dans les rues environnantes avant de s’y propager le matin. Les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes sur les manifestants, selon un photographe de l’AFP.

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Depuis le début des troubles, trois personnes ont été tuées dans des heurts entre policiers et manifestants ou entre protestataires des deux camps rivaux, selon des sources médicales. Des dizaines d’autres ont été blessées, dont 100 mardi, selon le ministère de la Santé. Dans le delta du Nil (nord), 132 l’ont été mardi à Mahalla et 27 à Port Saïd, selon des sources médicales.

(Avec AFP)

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