Côte d’Ivoire : les vérités de Bertrand Delanoë

Lors de sa visite en Côte d’Ivoire, du 25 au 27 novembre, le maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë, ne s’est pas privé d’exprimer clairement des griefs à l’encontre du pouvoir d’Alassane Ouattara.

Delanoë : « La justice doit être indépendante, elle ne doit pas être un instrument politique ». © DR

Delanoë : « La justice doit être indépendante, elle ne doit pas être un instrument politique ». © DR

Publié le 28 novembre 2012 Lecture : 1 minute.

En visite en Côte d’Ivoire du 25 au 27 novembre pour le 32e congrès de l’Association des maires francophones (AIMF), Bertrand Delanoë, maire de Paris et actuel président de l’organisme, n’a pas hésité à assener publiquement quelques vérités crues aux autorités ivoiriennes. Très en verve lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le 27 octobre au soir dans un hôtel d’Abidjan, il s’est laissé emporté par des déclarations qui ont mis mal à l’aise Beugré Mambé (gouverneur du district d’Abidjan) et Augustin Thiam (gouverneur du district de Yamoussoukro), deux barons du régime ivoirien. Petit florilège.

« Je ne suis pas en Côte d’Ivoire, pour soutenir un parti. Je suis pour la démocratie et pour le respect du peuple. (…) Les dirigeants de Côte d’Ivoire ont le devoir de rassembler. (…) Il faut respecter le pluralisme. La Côte d’ivoire sort du traumatisme d’une guerre civile, il y a eu des morts. La CDVR [Commission vérité, dialogue et réconciliation, NDLR] doit rassembler des gens qui ne pensent pas pareil. (…) La justice doit être indépendante, elle ne doit pas être un instrument politique. Si nous sommes les représentants d’un clan, nous ne pouvons pas rassembler. Il y a des améliorations à faire. Dans un État de droit, il faut une justice indépendante qui ait le courage, sans esprit de vengeance, de sanctionner ceux qui ont commis des fautes d’où qu’elles viennent ».

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"Justice des vainqueurs"

Le maire socialiste de Paris faisait clairement allusion à la « justice des vainqueurs » que l’opposition accuse le pouvoir de mettre en oeuvre. Bien que les crimes durant la crise postélectorale aient été commis par les camps de Laurent Gbagbo et de Alassane Ouattara, seuls ceux du premier font pour l’instant l’objet de procédures judiciaires. Environ une centaine de proches de l’ex-président, qui a lui-même été transféré à la CPI, sont en détention.

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Par Baudelaire Mieu, à Abidjan

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