RDC : Sultani Makenga affirme que le M23 quittera Goma d’ici à vendredi
Le chef militaire du Mouvement du 23 mars (M23), Sultani Makenga, a assuré, mardi 27 novembre, qu’il respectera la demande formulée lors du sommet de Kampala concernant un retrait de ses troupes de Goma, occupée depuis le 20 novembre. Il se donne jusqu’à vendredi pour entamer ce repli vers les « positions initiales » de la rébellion « dans le territoire de Rutshuru », au Nord-Kivu.
Mis à jour le 28/11 à 9h16.
Après avoir accepté la veille le principe d’un retrait de Goma, le chef militaire du Mouvement du 23 Mars (M23) en a précisé les délais, mardi 27 novembre. « Demain ou après demain (…) au plus tard dans trois jours, on va quitter Goma (…) On nous avait demandé de nous retirer à 20 kilomètres [lors du sommet de Kampala, samedi dernier, NDLR] et nous allons le faire, il n’y a pas de problème », a déclaré Sultani Makenga. Sans évoquer les conditions énumérées un peu plus tôt par le président du M23 et chef politique de la rébellion, Jean-Marie Runiga.
D’ici à vendredi, la capitale provinciale du Nord-Kivu devrait être libre, après une semaine d’occupation par les rebelles. Selon Makenga, le délai de 48 heures initialement prévu serait trop court pour rassembler ses troupes avant de se replier. « Nous avons des forces à Masisi, un territoire à l’ouest de Goma. On a commencé à retirer nos forces, nos forces sont en mouvement, dans cette zone », a-t-il poursuivi.
Rassemblement
« On attend nos forces qui sont loin de Goma, qu’elles arrivent au lieu de rassemblement avant un retour aux positions initiales dans le territoire de Rutshuru », à la frontière avec le Rwanda et l’Ouganda. En échange, Kinshasa devrait prendre en compte les « revendications légitimes » du M23 mais rien n’indique pour l’instant l’ouverture de négociations directes entre les belligérants, que Kinshasa a jusqu’à présent rejetées.
Lors de son déplacement à Kampala, lundi, Makenga n’a pas pu voir les responsables militaires congolais. « Je suis arrivé en retard à cause du mauvais temps, et le chef d’état-major du Congo était déjà reparti », a-t-il expliqué à son retour en RDC. Une réunion des chefs d’état-major des armées des pays de la région des Grands Lacs est cependant prévue vendredi à Goma pour s’assurer du respect par les rebelles de leur engagement à quitter la ville, a annoncé le chef d’état-major ougandais, Aronda Nyakairima.
L’annonce de Sultani Makenga a été largement commentée. À New York, le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, a fait état mardi soir « d’indications selon lesquelles des éléments du M23 commencent à se retirer de Goma. (…) Cela devra être confirmé demain », a-t-il cependant ajouté.
Prudence
Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, s’est également montré prudent. « Nous attendons de voir l’effectivité du retrait avant d’y croire. Une fois qu’ils (les rebelles) se seront retirés, le président (Kabila) va les écouter, il va procéder à un réexamen des accords de 2009, et il va répondre aux griefs qu’il juge légitimes (…) nous nous y sommes engagés », a-t-il déclaré.
Mardi, l’émissaire des États-Unis pour l’Afrique et ses homologues français et britannique ont rencontré à Kinshasa le président Kabila. Selon une porte-parole de la diplomatie américaine, ils venaient promouvoir « un processus viable de négociation » sur « le statut de la région Est » de la RDC. Ces diplomates devaient ensuite se rendre à Kigali.
L’armée rwandaise a affirmé mardi que des combats l’avaient opposée le matin même à « plus de cent » rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), venus dans leur pays depuis l’est de la RDC où ils sont basés. Kigali a assuré que les FDLR tentaient de « tirer avantage de l’instabilité dans l’est de la RDC ».
(Avec AFP)
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