RDC : le M23 accepte de se retirer de Goma, sous conditions

À la suite de « pourparlers militaires » avec des chefs d’état-major de la région, lundi 26 novembre à Kampala, Sultani Makenga, le chef militaire des rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23), a accepté de retirer ses troupes des villes de Goma et de Sake, selon le chef d’état-major de l’armée ougandaise, cité par Reuters. Mais le président du M23 et chef politique de la rébellion, Jean-Marie Runiga, a posé plusieurs conditions à ce retrait.

Des rebelles du M23 dans le camp de réfugiés de Mugunga, le 24 novembre. © AFP

Des rebelles du M23 dans le camp de réfugiés de Mugunga, le 24 novembre. © AFP

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Publié le 27 novembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour à 12h46.

La pression diplomatique a-t-elle porté ses fruits ? Selon Aronda Nyakayirima, le chef d’état-major de l’armée ougandaise, cité par l’agence Reuters, les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23) ont accepté, lundi 27 novembre, de se retirer des villes de Goma et de Sake et de stopper leur avancée. Lundi, le chef militaire de la rebellion, Sultani Makenga, se trouvait à Kampala pour « des pourparlers militaires » avec des chefs d’état-major de la région.

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« Nous nous sommes vu la nuit dernière et je lui ai fait part de la décision des leaders de la région prise samedi. Il [Sultani Makenga] a accepté de retirer ses forces de Goma et de Sake et également d’arrêter toute avancée militaire », a déclaré Aronda Nyakayirima.« Il n’a pas à poser de condition parce qu’il sait que les demandes du M23 seront prises en compte par le mécanisme de la CIRGL comme l’indiquent les conclusions du sommet de Kampala », a-t-il poursuivi.

Une information confirmée par le colonel Antoine Manzi du M23, interrogé par l’AFP sur l’accord conclu dans la capitale ougandaise sur un retrait de Goma. Il a simplement répondu : « C’est vrai. » Sans préciser de date pour ce repli. Lors d’une conférence de presse, mardi matin, le président du M23 et chef politique de la rébellion, Jean-Marie Runiga, a néanmoins posé des conditions à ce retrait.

« Avant le retrait de Goma, le M23 demande notamment au gouvernement congolais une enquête sur la tentative d’assassinat d’une médecin au Sud-Kivu, d’accorder la liberté de mouvement de l’opposant Étienne Tshisekedi, la dissolution de la Commission électorale congolaise, a-t-il déclaré. S’il le fait, le M23 fera très vite son retrait de Goma. »

"Quitter Goma n’est pas un problème"

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Réunis ce week-end à Kampala, les chefs d’État de la région des Grands Lacs avaient exigé le départ des rebelles de Goma avant le mardi 27 novembre et leur retrait à une vingtaine de kilomètres au nord de la ville.

Sultani Makenga avait évoqué cette possibilité dans une interview exclusive accordée à Jeune Afrique peu de temps avant de se rendre à Kampala. « Quitter Goma n’est pas un problème. Au départ, nous ne voulions même pas prendre la ville. Nous sommes ici parce que le gouvernement nous a cherchés. Si c’est ce qui peut amener la paix au Congo, le M23 pourrait accepter de quitter Goma », avait-il déclaré.

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Dans une interview publiée lundi par le quotidien français Le Figaro, le chef politique du M23, Jean-Marie Runiga, avait toutefois démenti toute intention de quitter la ville avant l’ouverture de négociations. « Nous ne quitterons pas Goma. Au contraire, nous allons restaurer la sécurité et l’autorité sur la ville et sa région. Nous ne lâchons rien et nous attendons de voir si Joseph Kabila entend nos revendications », avait-t-il déclaré.

Le M23 s’est emparé de la capitale de la province du Nord-Kivu mardi 20 novembre. En quelques heures à peine, les rebelles, qui menaçaient de conquérir la ville depuis des jours, avaient mis en déroute les soldats de l’armée congolaise.

(Avec Agences)

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