Tunisie : selon le gouvernement, une quarantaine de salafistes sont toujours en grève de la faim

Lundi 26 novembre, le gouvernement tunisien est revenu sur ses déclarations annonçant la fin du mouvement de grève de la faim des prisonniers salafistes soupçonnés de violences. Mais pour leurs avocats, aucun d’entre eux n’a encore recommencé à s’alimenter.

Des salafistes tunisiens manifestent le 6 novembre 2012 à Tunis. © Fethi Belaid/AFP

Des salafistes tunisiens manifestent le 6 novembre 2012 à Tunis. © Fethi Belaid/AFP

Publié le 26 novembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Une quarantaine de prisonniers salafistes poursuivent toujours leur grève de la faim en Tunisie, a fait savoir lundi le ministère de la Justice. Qui espére ainsi rectifier le tir, après avoir annoncé que le mouvement de contestation ayant coûté la vie à deux militants salafistes avait totalement pris fin. La semaine dernière, le gouvernement tunisien avait déjà déclaré que la grève s’était largement résorbée, une affirmation qui n’avait pas tardée à être démentie par les représentants des détenus.

« Après vérification, uniquement une partie des grévistes ont arrêté. On n’a pas de nombre fixe, car ça varie tout le temps », s’est justifié lundi un haut responsable du ministère de la Justice, Fadhel Saihi. Qui a cependant reconnu s’être « trompé » en annonçant, la veille, que tous les détenus hormis un seul avaient interrompu leur action.

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"Prisonniers d’opinion"

« Sur environ 120 grévistes au départ, environ 80 ont arrêté, donc il en reste à peu près quarante », a-t-il expliqué. Mais , les grévistes seraient plutôt au nombre de 200, selon leurs avocats. L’un d’entre eux, Me Abdelbasset Ben Mbarek, accuse les autorités d’induire les Tunisiens en erreur avec des déclarations mensongères, soutenant qu’aucun détenu n’avait encore recommencé à s’alimenter.

« Ce sont des prisonniers d’opinion, pas des prisonniers de droit commun, qui sont les victimes d’une politique d’assassinat de leurs idées, ce qui ne fait que renforcer leurs conviction », a affirmé l’avocat à l’antenne de la radio Mosaïque FM. Le mouvement de grève de la faim a été amorcé en grande partie après la mort en détention des salafistes Mohamed Bakhti et Béchir Gholl, survenue il y a deux semaines. Les grévistes entendent dénoncer la détention préventive dont ils font l’objet relativement aux enquêtes sur les violences religieuses ayant secoué le pays depuis la révolution de janvier 2011.

Plus de la moitié des quelque 150 détenus salafistes sont soupçonnés d’avoir pris part à l’attaque contre l’ambassade des États-Unis, le 14 septembre à Tunis.

Selon Fadhel Saihi, quelque 220 salafistes ont été arrêtés depuis 2011. Mais pour les représentants de la mouvance salafiste, ils seraient plutôt 900 militants à se retrouver derrière les barreaux. Jusqu’à tout récemment, le gouvernement d’Ennahdha faisait état de 168 détenus salafistes, dont une quinzaine ayant été libérés ces deux dernières semaines. De ce nombre, plus de la moitié sont soupçonnés d’avoir pris part à l’attaque contre l’ambassade des États-Unis, le 14 septembre dernier à Tunis.

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>> Lire aussi l’interview de Abdelfattah Mourou : "Il faut engager une réflexion autour de notre islam"

(Avec AFP)

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