Brésil : Joaquim Barbosa, premier Noir à la tête de la Cour suprême

Le nouveau président de la Cour suprême brésilienne, Joaquim Barbosa, a prêté serment, le 22 novembre, lors d’une cérémonie à laquelle assistait la présidente Dilma Rousseff. C’est le premier Noir à occuper cette fonction.

Joaquim Benedito Barbosa Gomes a officiellement pris la tête de la Cour suprême le 22 novembre. © AFP

Joaquim Benedito Barbosa Gomes a officiellement pris la tête de la Cour suprême le 22 novembre. © AFP

Publié le 23 novembre 2012 Lecture : 1 minute.

Le 10 octobre, le juge brésilien Joaquim Benedito Barbosa Gomes était élu à la présidence de la Cour suprême où il siégeait depuis neuf ans. Le 22 novembre, il en a officiellement pris la tête au cours d’une cérémonie en présence de la présidente Dilma Rousseff. « Je promets de respecter les devoirs de la fonction de président du Tribunal suprême fédéral et du Conseil national de justice, conformément à la loi », a-t-il déclaré en prêtant serment devant un parterre de plus de 2 000 invités, parmi lesquels sa famille, des personnalités du monde politique et juridique, des artistes et des militants noirs.

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Bien que son élection n’ait pas été une surprise – c’est toujours le magistrat le plus âgé qui recueille la majorité des suffrages -, il s’agit d’une grande première au Brésil où 51% de la population est noire et métisse mais reste discriminée et reléguée en bas de l’échelle sociale.

Star de l’anti-corruption

« Le système éducatif brésilien crée des mécanismes d’expulsion », explique fréquemment Joaquim Barbosa. Il raconte aussi que lorsqu’il était déjà juge à la Cour suprême, on le prenait parfois pour le voiturier dans les restaurants chics de Rio…

Le juge est devenu une star auprès de ses compatriotes depuis l’ouverture du procès pour corruption du « mensalao », fin août, dont il a instruit le dossier et qu’il mène avec intransigeance. Vingt-sept accusés – dont José Dirceu, l’ancien bras droit du président Lula – ont déjà été condamnés pour corruption. Ils avaient mis en place un vaste système d’achat de votes au Parlement entre 2003 et 2005 sous le premier mandat de Lula (2003-2010).

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La notoriété de Joaquim Barbosa ne s’arrête pas là. Pour le prochain carnaval de Rio de Janeiro, en février, il aura droit à une marionnette le représentant. Sans conteste, la plus haute distinction populaire au Brésil !

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Marie Villacèque (@mvillaceque)

 

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