Nord-Kivu : 113 rebelles tués après la reprise des combats
La trêve relative observée par le M23 et les FARDC depuis trois mois a volé en éclats, jeudi 15 novembre au matin. D’après le gouverneur de la province du Nord-Kivu, les combats ont fait 113 morts parmi les rebelles.
Mis à jour le 16/11/2012 à 09h00.
Les combats entre la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) et l’armée régulière congolaise ont repris jeudi près de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), après une trêve de trois mois. Selon le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Julien Paluku, ces affrontements ont fait 113 morts parmi les rebelles et « quelques blessés » dans les rangs de l’armée régulière.
En début de soirée le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, avait annoncé que les affrontements avaient fait 51 morts. Selon le porte-parole de l’armée régulière à Goma, le lieutenant colonel Olivier Hamuli, un commandant des Forces armées de la RDC (FARDC) a été tué.
De son côté, le porte-parole militaire du M23, le lieutenant-colonel Vianney Kazarama s’est refusé à donner des chiffres sur les victimes de ces combats.
Les combats ont repris jeudi 15 novembre, vers 5 heures du matin, près de Goma. L’armée a lancé des « offensives contre les éléments du M23 dans ses positions sur les axes de Rugari, à 30 kilomètres de la ville », indique un communiqué de la rébellion. « Six corps des assaillants en tenue des forces loyalistes rwandaises ont été retrouvés sur le site par les Forces armées de la RDC (FARDC) », a déclaré jeudi après-midi à la presse à Kinshasa, Lambert Mende, porte-parole du gouvernement.
« Les FARDC [Forces armées de la RDC, NDLR] ont progressé pour nous attaquer (…) nous sommes obligés de nous défendre », a affirmé jeudi matin le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole militaire du M23, tout en dénonçant la rupture d’une trêve relative qui était observée depuis trois mois. La version de la riposte « auto-défensive » du M23 est démentie par les FARDC. « Nous ne les avons pas attaqués, c’est un prétexte, et nous savions qu’ils étaient en train de renforcer leurs positions depuis plus de deux semaines », répond le lieutenant-colonel Olivier Hamuli, porte-parole de l’armée congolaise pour le Nord-Kivu.
Attaque depuis le Rwanda
« Cela fait plus d’une semaine qu’ils ont menacé de faire la guerre. Le communiqué n’est qu’un prétexte que nous avons considéré comme une déclaration de guerre. On nous a attaqués, nous sommes en train de reprendre nos positions », a-t-il indiqué.
« Un petit groupe nous a attaqués depuis le Rwanda », a ajouté Hamuli, alors que l’armée congolaise combattait une autre offensive sur l’axe principal de la ligne de front entre Rugali et Kibumba, frontalière du Rwanda. Interrogé sur l’identité des éléments du « petit groupe », il s’est interrogé : « Comment distinguer s’ils étaient du M23 ou de l’armée rwandaise, puisqu’ils portent la même tenue ? »
En début d’après-midi, le lieutenant-colonel Kazarama a écarté toute idée d’offensive vers la capitale provinciale. « Ce n’est pas notre mission. Nous avons repoussé l’ennemi et nous sommes dans nos positions », a-t-il dit. Sur le plan militaire, la situation est encore confuse. Selon le lieutenant-colonel Hamuli, les combats ont cessé et l’armée procédait à un « ratissage » de la zone. Mais selon le porte-parole du M23, « l’ennemi continue à larguer des bombes sur nos positions » à Rugari, au nord avec des chars de combat et des hélicoptères, et l’armée a attaqué sur « trois autres axes ».
Goma la peur au ventre
Les FARDC comptent environ 20 000 hommes sur place et les Nations Unies 5 000, selon un diplomate occidental. Des blindés de l’ONU ont pris position à l’extérieur de Goma au cours de la matinée de jeudi. « Les gens sont en train de vivre la peur au ventre », a confié Omar Kavota, porte-parole de la fédération d’ONG Société civile du Nord-Kivu.
Plusieurs camps de réfugiés ceinturent la ville de Goma, ce qui avait poussé la Monusco à intervenir avec des hélicoptères pour arrêter l’avancée des rebelles, en juillet dernier. Avec l’attaque de jeudi, « on observe un afflux de déplacés vers le camp de Kanyarucinya, à une dizaine de kilomètres de Goma, a ajouté M. Kavota.
(Avec AFP)
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