Guinée : Alpha Condé rend hommage à la directrice du Trésor assassinée
Dans un communiqué publié lundi, le président guinéen Alpha Condé a rendu homage à la directrice du Trésor, Aïssatou Boiro, assassinée vendredi 9 novembre à Conakry. Et affirmé qu’il poursuivrait son combat contre la corruption en Guinée.
Le président guinéen Alpha Condé s’est rendu dimanche soir au domicile de Aïssatou Boiro, la directrice du Trésor assassinée vendredi 9 novembre par des hommes armés en pleine rue, à Conakry. Il a présenté ses condoléances à la famille de la victime, se disant « choqué » par le drame, et affirmé que justice serait faite.
Dans un communiqué de la présidence, publié lundi, le chef de l’État a aussi indiqué que l’assassinat de Mme Boiro « ne détournera pas le gouvernement guinéen de sa campagne anti-corruption ». Il a rendu hommage au travail de la directrice du Trésor, qui « a lutté sans répit contre la corruption dans notre jeune démocratie. Elle a été emportée de la pire manière mais son travail ne sera pas vain. Nous continuerons le combat contre la corruption », a-t-il répété.
Détournements
Aïssatou Boiro a notamment été à l’origine du démantèlement d’un réseau qui avait tenté de détourner plus de 13 milliards de Francs guinéens (1,5 million d’euros) de la Banque centrale de la république de Guinée (BCRG), en mai dernier. Une personne est en fuite et au moins neuf autres ont été arrêtées dans cette affaire de corruption qui impliquait plusieurs cadres du Trésor public, du ministère des Finances et de la Banque centrale, indique-t-on de sources proches des milieux économiques et financiers à Conakry.
L’assassinat de Mme Boiro a provoqué une vive émotion en Guinée, où plusieurs responsables d’organisations de la société civile ont réagi. Une de leurs porte-parole, Fatou Baldé, a qualifié le crime de « tragédie (…) qu’aucune raison ne peut justifier ». Selon elle, les autorités portent « une lourde responsabilité » dans le niveau élevé d’insécurité actuel en Guinée.
Insécurité
Le responsable de l’Organisation guinéenne des droits de l’homme (OGDH), Thierno Maadjou Sow, s’est quant à lui dit « choqué et perturbé par cet acte criminel qu’il faudra punir à la hauteur de la forfaiture. Il faudra que l’État trouve les moyens de sécuriser les citoyens guinéens qui ont dans leur grande majorité perdu leur sommeil ».
Car en Guinée, même le président ne dort que d’un œil. C’est par chance qu’il est sorti indemne, en juillet 2011, d’une attaque à l’arme lourde de son domicile privé de Conakry. Une soixantaine de personnes au total, dont des militaires, ont été arrêtées après cette attaque et la plupart poursuivies pour « attentat contre la sûreté de l’État » et « tentative d’assassinat » du chef de l’État. Dix-sept des accusés ont été libérés en mars à la faveur d’un non-lieu. Deux sont décédés en détention, les autres demeurent en prison.
(Avec AFP)
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