La renaissance de Megaupload ne passera pas par le Gabon

Poursuivi par la justice américaine, le fondateur de l’ancienne plateforme de partage de fichiers Megaupload, Kim Dotcom, voulait faire renaître son site – rebaptisé « Mega » – sous une forme plus discrète en utilisant un nom de domaine « .ga », géré par le Gabon. Las, Libreville s’y est vivement opposé.

Kim Schmitz, alias Kim Dotcom, fondateur du défunt Megaupload. © Simon Watts/Reuters

Kim Schmitz, alias Kim Dotcom, fondateur du défunt Megaupload. © Simon Watts/Reuters

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Publié le 9 novembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Le Gabon ne veut pas entendre parler de Kim Dotcom, le fondateur de Megaupload, et de son projet de faire renaître, le 19 janvier prochain, sa plateforme de téléchargement illégal avec une adresse Internet utilisant le nom de domaine « .ga », géré par le Gabon. « J’ai instruit mes services afin que le site soit immédiatement suspendu », a affirmé mardi 6 novembre, le ministre gabonais de la Communication et de l’Économie numérique, Blaise Louembé, soulignant vouloir « protéger les droits en matière de propriété intellectuelle » et « lutter efficacement contre la cybercriminalité ». Il n’y aura donc pas de me.ga.

Libreville a ainsi promptement réagi à l’annonce via Twitter du fantasque Kim Dotcom. Selon le ministre, le site me.ga devait permettre de rediriger les internautes, via le Gabon, vers un site hébergé en France et à partir duquel l’ensemble des données et des fichiers serait accessible en ligne. « Le nom de domaine me.ga a été attribué par Gabon télécom à une personne physique domiciliée en France, qui a accepté de procéder à la cession du site, soit directement soit indirectement » à Kim Schmitz, a-t-il ajouté. Or, pour le gouvernement, il n’était pas question de laisser le trafic de Megaupload passer par le Gabon sans aucun contrôle.

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Dans le viseur de la justice

En cinq ans d’activités, Megaupload était parvenu à attirer chaque jour 50 millions d’internautes, réalisant ainsi 4 % de l’audience mondiale du Web.

Kim Schmitz, de son vrai nom, était déjà dans le viseur de la justice américaine, qui a fermé Megaupload le 20 janvier dernier. En cinq ans d’activités, son flux de copies piratées de films, de programmes télévisés diffusés sans droits et divers autres contenus était parvenu à attirer chaque jour 50 millions d’internautes, réalisant ainsi 4 % de l’audience mondiale du Web.

Poursuivi devant les tribunaux, Kim Dotcom ne veut pas s’exposer à de nouveaux ennuis judiciaires. Ainsi, tous les fichiers hébergés sur Mega, qui devra trouver une autre terre d’accueil que le Gabon, seront cryptés. Et seuls les utilisateurs possèderont la clé nécessaire pour les ouvrir. Comme celle-ci ne sera pas conservée par les administrateurs du site, le procédé devrait éviter à son concepteur d’être tenu responsable d’éventuelles infractions. En revanche, il espère bien relancer la machine à cash qui lui a déjà permis d’amasser 175 millions de dollars américains (135 millions d’euros), selon les enquêteurs américains.

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Par Georges Dougueli

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