Face à la crise économique, Barack Obama tend la main aux républicains

Au lendemain de sa réélection, Barack Obama sait que les défis sont nombreux. Entre une opposition républicaine intransigeante, au Congrès, et une crise économique toujours vive, il n’a d’autre choix que l’ouverture pour gouverner.

Barack Obama après sa réélection, le 6 novembre 2012, à Chicago. © Jewel Samad/AFP

Barack Obama après sa réélection, le 6 novembre 2012, à Chicago. © Jewel Samad/AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 7 novembre 2012 Lecture : 3 minutes.

Une victoire nette que les derniers sondages laissaient à peine espérer au camp démocrate… Même si la Floride restait toujours indécise mercredi matin, Obama a remporté au moins 303 grands électeurs contre 206 à son adversaire républicain Mitt Romney. Pour espérer être réélu, mardi 6 novembre, il lui en fallait au moins 270.

Le compte est bon, donc, voire même très bon, pour le 44e président américain : environ 50,2% des voix contre 48,3% à son adversaire. Mais son mandat de quatre ans ne devrait pas être de tout repos pour autant. « L’ironie est que l’élection la plus chère de l’histoire américaine a abouti à un statu quo », notait le Washington Post, soulignant comme beaucoup de ses confrères que le démocrate faisait face à « un défi redoutable » : la même difficile cohabitation avec les républicains au Congrès, une crise économique et une dette abyssale.

la suite après cette publicité

Dans ce contexte désastreux, Barack Obama a prononcé à Chicago un discours de victoire qui laisse augurer de ce que devrait être son style pour son dernier mandat. Il n’a pas seulement retrouvé des accents de sa campagne de 2008 – comme si Washington avait progressivement gommé son lyrisme avant que celui-ci ne revienne au galop à l’occasion de la victoire – mais il s’est surtout résolument placé sous le signe de l’apaisement, comme lors de son discours de rassemblement, en 2004, à la convention démocrate de Boston qui l’avait révélé au grand public.

Nous ne sommes pas aussi cyniques que ce que pensent les observateurs. Nous sommes plus importants que la somme de nos ambitions individuelles.

Barack Obama

« Nous ne sommes pas aussi divisés que notre système politique veut le laisser croire. Nous ne sommes pas aussi cyniques que ce que pensent les observateurs. Nous sommes plus importants que la somme de nos ambitions individuelles et nous sommes plus qu’une collection d’États » républicains et démocrates, a-t-il assuré.

« Dans les semaines et les mois à venir, j’ai l’intention de tendre la main, et de travailler avec les dirigeants des deux partis pour être à la hauteur des problèmes que nous ne pouvons résoudre qu’ensemble », a-t-il ajouté, évoquant la réduction des déficits, la réforme du code des impôts, ou encore une réforme de l’immigration.

la suite après cette publicité

Budget et fiscalité

Obama a t-il le choix ? Bien que nette, sa victoire est moins large qu’en 2008. Et l’ancien professeur de droit public qu’il est ne peut ignorer l’équilibre subtil des pouvoirs disposé par la Constitution du pays. La Chambre des représentants est restée acquise aux républicains, et le Sénat devrait demeurer sous la coupe de ses alliés démocrates. Une configuration qui restera en place jusqu’en janvier 2015… et qui a mis les États-Unis plusieurs fois au bord de la crise budgétaire voire institutionnelle depuis 2011, avec plusieurs escarmouches entre l’exécutif et le Congrès. L’intransigeance, voire la stratégie assumée d’obstruction, des républicains risque de continuer à poser problème au président au moins sur deux dossiers fondamentaux : le budget et la fiscalité.

la suite après cette publicité

Car à la fin de l’année expire une série de mesures fiscales, dont des cadeaux hérités des mandats du républicain George W. Bush. Et Obama veut en priver les plus aisés et les proroger pour les plus pauvres. Le relèvement du plafond de la dette, qui avait déjà provoqué une grave crise à l’été 2011, sera elle aussi bientôt d’actualité. Faute de solution, les économistes ont mis en garde contre une retombée dans la récession, fruit de ce « mur fiscal ».

(Avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Barack Obama aura toujours du mal à faire passer ses réformes devant un Congrès républicain. © AFP

Barack Obama réélu pour un deuxième mandat de quatre ans

Michelle Obama, sous les traits de la © DR

Michelle Obama, éternelle « petite fille d’esclave » ?

Barack Obama dans le Bureau ovale de la Maison blanche à Washington DC, le 13 juin 2012. © AFP

Barack Obama : « L’Afrique est plus importante que jamais »

Le président américain dans les années 80 sur le campus de Harvard. © Anonymous/Sipa

États-Unis : Obama raconté par ses ex

George Obama, à Paris, le 9 novembre. © Vincent Fournier/J.A.

Frère George Obama

Contenus partenaires