L’Algérie s’insurge contre le bras d’honneur de Gérard Longuet
Les réactions algériennes au bras d’honneur de l’ancien ministre français de la Défense et des anciens combattants (UMP), Gerard Longuet, sont d’une virulence extrême. D’autant que l’Algérie célèbre cette année le cinquantenaire de son indépendance et qu’elle attend une visite de François Hollande dans un mois.
Avec son bras d’honneur, Gérard Longuet pourrait-il annihiler les efforts fournis par François Hollande pour aplanir les relations entre la France et l’Algérie ? À entendre la teneur des réactions au geste de l’ancien ministre français de la Défense et des anciens combattants (UMP) pendant le générique de fin de l’émission "La Preuve par 3", mardi, vendredi 2 novembre, le président français a de quoi être inquiet.
« La France a intérêt à accepter de faire acte de repentance avant qu’il ne soit trop tard », sinon elle ne pourra pas « avoir de relations apaisées avec l’Algérie », a ainsi prévenu le président de la Fondation du 8 Mai 1945 (date du massacre d’Algériens à Sétif), Abdelhamid Salakdji. Pour le Front de libération nationale (FLN, parti présidentiel), la réaction de Gérard Longuet « illustre parfaitement les actions de ce courant [français, NDLR] durant la colonisation, qui avait dans sa grande majorité soutenu les thèses développées par l’OAS », l’Organisation de l’armée secrète, mouvement armé d’extrême droite pour l’Algérie française.
« On a toujours dit que cette droite française était bête et méchante. Elle est colonialiste dans l’âme », déclare le porte-parole du FLN, Aïssa Kassa, à El-Watan Week-End (francophone). Lakhdar Benkhellaf, porte-parole du Front pour la justice et la démocratie (FJD, micro-parti islamiste radical), estime que « ces réactions sont honteuses et sont une véritable insulte jetée à la face du peuple algérien. (…) Les Français doivent savoir que nous ne nous contenterons pas de la reconnaissance partielle des massacres d’Octobre 1961 faite par le président Hollande », menace-t-il.
"Mépris" français
« J’ai toujours affirmé que la France coloniale était ce qu’il y avait de plus hideux », affirme quant à elle Zohra Drif, combattante de la Libération et vice-présidente du Sénat, qui dénonce le « mépris » français. Même indignation dans les éditoriaux de la presse algérienne arabophone, où les critiques vont bon train. « Les responsables politiques voyous de la droite française ont répondu de manière humiliante » à une demande de repentance, s’est insurgé en Une le quotidien populaire Echorouk, évoquant un « geste abominable, inhumain » et un acte « irresponsable ».
El-Khabar insiste de son côté sur le contexte délicat dans lequel intervient le geste de Gerard Longuet. De fait, l’ancien ministre a brandi son bras d’honneur, jeudi 1er novembre, à la date du 58e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération, alors que l’Algérie célèbre cette année le cinquantenaire de son indépendance. Et attend une visite de François Hollande dans un mois. Ambiance…
(Avec AFP)
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