Le Qatar dénonce une « guerre d’extermination » en Syrie avec « un permis de tuer » de l’ONU

Hamad Ibn Jassem Al Thani, Premier ministre du Qatar, qualifie la répression ménée par le régime de Bachar al-Assad contre la rébellion syrienne de « guerre d’extermination » contre son peuple. Doha fustige également l’immobilisme de la communauté internationale.

Un civil dans une rue dévastée d’Alep, le 27 octobre. © AFP

Un civil dans une rue dévastée d’Alep, le 27 octobre. © AFP

Publié le 30 octobre 2012 Lecture : 2 minutes.

« Ce qui se produit en Syrie n’est pas une guerre civile mais une guerre d’extermination contre le peuple syrien », a affirmé, lundi 29 octobre, le Premier ministre du Qatar, Hamad Ibn Jassem Al Thani, à la chaîne satellitaire Al-Jazira. Et d’insister : « Cette guerre d’extermination est menée avec un permis de tuer en premier lieu du gouvernement syrien, mais en deuxième lieu de la communauté internationale en raison de l’attitude de certains pays du Conseil de sécurité » de l’ONU.

Celui dont le pays avait proposé, sans succès, le déploiement d’une force arabe en Syrie réagissait aux déclarations du médiateur international Lakhdar Brahimi. Ce dernier avait affirmé lundi à Moscou que la situation en Syrie empirait et déclaré : « Si ce n’est pas une guerre civile, je ne sais pas ce que c’est ».

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« Nous avons confiance en M. Brahimi (…) mais nous avons besoin qu’il élabore une idée précise pour une solution devant le Conseil de sécurité, afin d’entamer la période transitoire pour un transfert de pouvoir », a encore déclaré le chef de la diplomatie qatarie.

Trêve de l’Adha, espoirs anéantis

Pour la fête musulmane de l’Adha la semaine dernière, l’appel de M. Brahimi, adressé aux deux camps, à l’instauration d’une trêve avait suscité quelques espoirs, qui ont volé en éclats avec la reprise des affrontements. Aujourd’hui, gouvernement et opposition se rejetent la responsabilité de cet échec.

Pour Ibn Jassem Al Thani, dont le pays soutient ouvertement l’opposition syrienne, la trêve était condamnée d’avance en raison de l’attitude du gouvernement syrien. « Lorsque le gouvernement a annoncé qu’il respecterait la trêve mais riposterait à toute violation, il était clair qu’il n’y aurait pas de trêve », a-t-il dit. Et le Premier ministre du Qatar de souhaiter à mots couverts le départ de Bachar al-Assad : « toutes les parties savent quelle est la solution et savent ce que veut le peuple syrien », affirme-t-il.

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"Conscience internationale et arabe"

En référence à  la position de la Russie et de la Chine, le ministre qatari déclare également qu’« il y a peut-être un veto russo-chinois, mais il y a aussi une conscience internationale et arabe qui se réveille encore plus et qui réalise qu’on ne peut plus se taire sur ce qui se passe en Syrie ».

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« Des membres permanents du Conseil de sécurité ont agi dans plusieurs cas en Europe et dans le monde arabe sans avoir recours à cette instance. Nous ne voulons pas parler d’une intervention militaire, mais nous estimons qu’il faut qu’il y ait une solution dans l’intérêt du peuple syrien », a-t-il ajouté.

Depuis le début du conflit syrien, la Russie et la Chine ont déjà bloqué trois fois les résolutions occidentales à l’ONU visant à faire pression par la menace de sanctions sur le régime du président Bachar al-Assad.

(Avec AFP)

 

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