RDC : Kongo Connect, l’alter ego de Facebook « made in Goma »

Dans la ville de Goma, un nouveau réseau social se déploie. Kongo Connect est un site communautaire construit avec les moyens du bord par un jeune Congolais de 25 ans, Zacharie Kambale Mayani. Avec pour modèle l’incontournable Facebook.

Lancé en juin 2012, Kongo Connect compte déjà quelque 500 membres. © Cature d’écran/J.A.

Lancé en juin 2012, Kongo Connect compte déjà quelque 500 membres. © Cature d’écran/J.A.

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Publié le 23 octobre 2012 Lecture : 2 minutes.

Qui a dit qu’à Goma, capitale de Nord-Kivu, on n’entendait que des bruits de bottes ? Des groupes armés nationaux et étrangers ont, certes, élu domicile à l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Mais, quelques idées novatrices sont aussi dans l’air du temps. Telle cette initiative audacieuse d’un jeune Congolais, qui tente de dupliquer l’incontournable réseau social Facebook.

Le plagiat, loin d’être parfait, donne Kongo Connect. Son développeur, Zacharie Kambale Mayani, 25 ans, nuance : « L’interface est la même que sur Facebook, mais il y a des différences dans l’utilisation. » Si le réseau social imaginé par le jeune Gomacratien (entendez, habitant de la ville de Goma) « ressemble » au produit de Mark Zuckerberg, c’est juste pour que « les utilisateurs s’y retrouvent », justifie-t-il.

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Sur Kongo connect, comme sur Facebook donc, les inscrits peuvent « ajouter » des amis, « aimer » et « partager » des liens, photos et autres contenus… « Nous travaillons actuellement sur des nouvelles fonctionnalités pour nous démarquer de Facebook, confie Zacharie Kambala Mayani. Nous pensons à la possibilité pour les utilisateurs de partager des ouvrages dans une bibliothèque en ligne, mais aussi un service de micro-crédit, d’appel vocal… » Une ambition démesurée pour un réseau social qui ne compte jusque-là que quelque 500 membres ?

La 3G dans le viseur

Pour l’instant, le site est géré depuis un cybercafé, voire via des téléphones mobiles.

Peut-être, car Kongo Connect se déploie, pour l’instant, avec les moyens du bord. Le site est géré depuis un cybercafé, voire via des téléphones mobiles. « Avoir une connexion permanente chez soi, à Goma, coûte énormément alors que le débit demeure très faible », se plaint Zacharie Kambala qui dit avoir déjà dépensé plus de 2 000 dollars américains depuis le début de l’aventure.

Ce sont des « petits boulots de gauche à droite » qui lui permettent de disposer d’un budget pour la gestion de son site, « hébergé temporairement à Londres et aux États-Unis ». En attendant que « des personnes de bonne volonté se manifestent pour appuyer l’initiative », ajoute Zacharie, confiant. D’autant qu’avec le raccordement de la RDC à la fibre optique avant la fin de l’année, comme promis par le gouvernement congolais, Kongo Connect espère bien poursuivre l’aventure en mode 3G dès 2013.

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Du côté de l’équipe technique de Kongo Connect, « moins de dix personnes » gèrent le projet : quatre à Goma et trois à Kinshasa, la capitale congolaise. « Notre réseau social est encore jeune [il a été lancé officiellement au mois de juin 2012, NDLR], et nous sommes motivés, malgré toutes ces difficultés, à continuer à travailler pour son développement », persiste Zacharie Kambala que ses proches surnomment « Gates », en raison de sa passion pour l’informatique…

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