Mali : la France à nouveau disposée à coopérer militairement avec le Mali

Après sept mois d’interruption, la coopération militaire française avec le Mali va reprendre, comme l’a fait savoir Paris par la voix de Jean Félix-Paganon, envoyé spécial de la France au Sahel. Mise en suspens suite au coup d’État de mars, la collaboration militaire entre les deux États devient inévitable alors qu’une intervention armée internationale dans le nord du pays se dessine. Dans le même temps, les islamistes se préparent aussi à la bataille.

Jean Félix-Paganon, envoyé spécial de la France pour le Sahel. © AFP

Jean Félix-Paganon, envoyé spécial de la France pour le Sahel. © AFP

Publié le 22 octobre 2012 Lecture : 2 minutes.

La décision française de suspendre sa coopération militaire avec le Mali avait été motivée par le coup d’État du 22 mars qui a renversé Amadou Toumani Touré (ATT) et placé la junte militaire au pouvoir. Cependant, avec le déploiement prochain d’une force internationale pour reconquérir le nord du pays, occupé par des islamistes armés, la France a été contrainte de revoir sa position et a annoncé qu’elle reprenait sa coopération.

Armée dans un état précaire

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Le 21 octobre au soir, avant son retour de Bamako, Jean Félix-Paganon, a déclaré qu’« en ce qui concerne la question militaire, le gouvernement français a marqué sa disponibilité à coopérer avec le Mali dans ce domaine ». « J’étais effectivement chargé d’en informer nos interlocuteurs maliens, de leur dire que nous étions à leur disposition », a assuré l’envoyé spécial de la France au Sahel. L’homme se trouvait dans la capitale malienne depuis le 19 octobre, jour où s’est tenue une réunion internationale de haut niveau sur le Mali, au cours de laquelle il représentait la France.

« En fonction de ce qui est nécessaire, la décision de principe est prise pour répondre aux besoins de l’armée malienne », notamment en envoyant des instructeurs militaires, a ajouté M. Félix-Paganon. Déchirée par de lourds contentieux entre bérets rouges (parachutistes et membres de l’ancienne garde présidentielle d’ATT, à qui ils sont restés fidèles) et bérets verts (infanterie, corps d’où est issu le capitaine Amadou Haya Sanogo, instigateur du coup d’État), l’armée locale nécessite d’être formée alors qu’elle se trouve en situation de sous-équipement et demeure démoralisée après sa débâcle dans le Nord face aux islamistes. La junte militaire à l’origine du coup d’État reste influente dans la capitale malienne, bien qu’elle ait rendu le pouvoir à des autorités civiles de transition, ce qui explique pourquoi la France n’avait, jusqu’alors, pas repris sa coopération militaire avec Bamako.

Les jihadistes se préparent au combat

Au cours de la réunion du 19 octobre, les partenaires du Mali sont venus exprimer leur « solidarité » et leur disponibilité avec le Mali, ainsi que leur détermination à l’aider pour rétablir la souveraineté de Bamako sur l’ensemble du territoire. À cette occasion, le président malien par intérim Dioncounda Traoré a souligné « l’urgence » d’une intervention armée étrangère pour libérer le Nord sous la coupe des islamistes, qui ont imposé la charia (loi islamique).

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La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) prépare actuellement l’envoi d’une force militaire composée de 3 000 soldats issus des pays membres. Le 12 octobre, l’ONU a donné son accord provisoire à un tel déploiement, sous réserve toutefois que l’organisation régionale lui fournisse un plan précis et crédible d’ici 45 jours. La France et les États-Unis ont promis d’apporter leur soutien logistique aux opérations.

Les autorités maliennes ne sont pas les seules à compter leurs forces avant la bataille à venir. Des témoignages, confirmés par des sources sécuritaires maliennes, ont fait état de l’arrivée de « centaines » de jihadistes étrangers et armés ce week-end dans le nord du Mali. En cas d’intervention militaire internationale, les nouveaux arrivants sont prêts à mener le combat aux côtés des groupes islamistes qui occupent la région depuis bientôt sept mois.

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(Avec AFP)

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