Les kinoiseries de François Hollande
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Tshitenge Lubabu M.K.
Ancien journaliste à Jeune Afrique, spécialiste de la République démocratique du Congo, de l’Afrique centrale et de l’Histoire africaine, Tshitenge Lubabu écrit régulièrement des Post-scriptum depuis son pays natal.
Publié le 19 octobre 2012 Lecture : 1 minute.
Je suis un citoyen congolais. Je partage avec mes compatriotes – et des millions d’Africains – certaines valeurs culturelles, dont le sens de l’hospitalité, auquel je reste profondément attaché. Chez nous, nous recevons avec le cœur, les bras ouverts, le sourire aux lèvres, sans calcul. L’hôte, quel qu’il soit, est le bienvenu. On ne lui demande rien, sauf le respect. J’ai suivi à la télévision le voyage de François Hollande à Kinshasa. Je lui reconnais le droit de dire tout haut ce qu’il pense sur la République démocratique du Congo. Moi-même je ne m’empêche pas de dénoncer les travers de son pays. Au nom de l’humanité. Donc, Hollande peut parler. Mais lorsqu’il se rend dans un pays, la première des choses c’est le respect qu’il doit à ceux qui le reçoivent. Or, tout le monde a vu comment il a traité Joseph Kabila. Il est resté froid, distant, hautain, foulant aux pieds le protocole. Hollande a atteint son but : humilier Kabila devant les siens. C’est INACCEPTABLE. Et surtout contreproductif.
Je ne suis pas l’avocat de Kabila, loin de là. Moi aussi je pense que les élections de 2011 ont été un désastre. Que le chemin vers un État de droit est encore long. Mais cela suffit-il pour que Hollande traite son hôte comme un moins que rien ? Le président français a ignoré les règles de base de la diplomatie : l’habileté, le tact dans les relations avec autrui. L’opposition congolaise jubile. Elle a tort. Si l’un de ses membres était à la place de Kabila, il aurait été traité avec la même désinvolture.
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