Intervention au Mali : Sanogo admet la nécessité d’utiliser « toute aide ou compétence extérieure »

Le 16 octobre, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, déclarait qu’une intervention militaire dans le Nord-Mali aurait lieu dans « quelques semaines ». Des propos qui suscitent autant d’engouement que de scepticisme du côté des responsables sécuritaires maliens.

Le capitaine Amadou Haya Sanogo. © AFP

Le capitaine Amadou Haya Sanogo. © AFP

Publié le 18 octobre 2012 Lecture : 1 minute.

L’intervention militaire qui doit libérer le nord du Mali des groupes rebelles armés serait « une question de quelques semaines » selon le ministre de la Défense français, Jean-Yves Le Drian. « Alors vivement d’ici quelques semaines ! s’exclame un haut gradé de l’armée malienne. Entre les exactions qui se poursuivent au Nord et les menaces que font peser les jihadistes sur la sous-région, il ne faut pas traîner. »

De son côté, interrogé sur les délais d’une intervention, le ministère de la Défense botte en touche. « Nous ne maîtrisons pas le calendrier de la communauté internationale », explique-t-on avec prudence. Si la nécessité d’une intervention militaire rapide fait l’unanimité au sein des forces de sécurité maliennes, le débat porte sur les modalités de l’opération – et les acteurs qui doivent s’y atteler.

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Déficit de confiance

« Il faut admettre quelques lacunes dans l’organisation et la gestion de nos forces, confie un responsable de la direction générale de la gendarmerie nationale. Mais ce dont nous avons surtout besoin, c’est de la confiance de la communauté internationale. Ce n’est pas le cas aujourd’hui… » Parmi les causes de la méfiance : les divisions et affrontements qui persistent, en interne, entre pro et anti-putsch.

À Kati, le capitaine Sanogo, ex-putschiste, devenu président du récent comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité, dit travailler de concert avec l’état-major de l’armée et le gouvernement de transition pour « réformer l’armée et réarmer moralement les troupes. » Il admet désormais la nécessité d’utiliser « toute aide ou compétence extérieure pouvant mener à l’accomplissement de la mission régalienne de l’armée. » Entendre : l’appui logistique et financier de la communauté internationale, voire même l’intégration des milices civiles « si elles sont utilisées dans un cadre bien défini », précise le capitaine.
 

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