Tunisie : le congrès du « dialogue national » rejette le calendrier électoral

Le « dialogue national », regroupant en congrès des partis de la coalition au pouvoir et de l’opposition ainsi que des ONG, a rejeté le calendrier électoral proposé par la troïka au pouvoir. L’opposition souhaite notamment que l’élection présidentielle se tienne avant les législatives.

Houcine Abassi, secrétaire général de l’UGTT, lit le communiqué final du congrès. © DR

Houcine Abassi, secrétaire général de l’UGTT, lit le communiqué final du congrès. © DR

Publié le 17 octobre 2012 Lecture : 2 minutes.

Quelque 70 organisations dont une quarantaine de partis politiques tunisiens, réunis en congrès le 16 octobre, ont rejeté la date du 23 juin 2013 pour la tenue des élections législatives et présidentielle, qui avait été fixée par la coalition au pouvoir.

« Nous considérons que le 23 juin proposé pour la tenue des élections n’est pas adéquat pour la société tunisienne en raison de plusieurs inconvénients parmi lesquels la tenue des examens nationaux universitaires et du baccalauréat », indique le communiqué publié à l’issue de ce dialogue national.

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Répartition des pouvoirs

Le document, lu par le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), Houcine Abassi, à l’origine de la réunion, réclame aussi que la présidentielle ait lieu avant les législatives. Néanmoins, le congrès n’a pas fixé de calendrier alternatif.

La coalition au pouvoir, composé des islamistes d’Ennahdha et des partis de centre gauche du Congrès pour la République (CPR) et Ettakatol, était parvenu, le 13 octobre, à s’entendre sur la nature du futur régime politique et sur un calendrier électoral. Les élections législatives et le premier tour de l’élection présidentielle doit avoir lieu le 23 juin alors que le second tour de la présidentielle est prévu pour le 7 juillet prochain.

Les participants au dialogue national ont néanmoins salué quelques points positifs dans le compromis scellé par la troïka. Le communiqué publié s’est ainsi félicité du choix de la coalition gouvernementale d’instaurer un régime politique mixte, avec un chef de l’État élu au suffrage universel.

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Les islamistes d’Ennahdha ont, pour leur part, longtemps défendu un système parlementaire pur, avec des pouvoirs concentrés dans les mains du chef du gouvernement, avant de lâcher un peu de lest. Le document encourage toutefois la troïka à dialoguer davantage avec l’opposition au sujet du partage des pouvoirs entre le président et le Premier ministre.

Aucune date limite concernant l’adoption de la Constitution par l’Assemblée nationale constituante (ANC) n’a été établie par les organisations participantes, qui se sont contentées d’évoquer le début de l’année 2013. La nouvelle Loi fondamentale devra recueillir les deux tiers des suffrages de l’ANC pour être adoptée. Les principales forces politiques s’étaient initialement engagées à rédiger la Constitution tunisienne avant le 23 octobre 2012, soit un an jour pour jour après l’élection de l’ANC.

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Classe politique divisée

Le congrès du 16 octobre a également exhorté l’Assemblée et le gouvernement à mettre en place d’ici à décembre prochain des instances indépendantes chargées des élections, des médias et de la justice. Aucun consensus à ce sujet n’a pour l’heure été établi au sein de la troïka.

Signe des profonds tiraillements au sein de la classe politique, Ennahdha et le CPR ont boycotté le dialogue national du 16 octobre en raison de la participation du principal parti d’opposition, Nida Tounès (L’appel de la Tunisie), fondé par Béji Caïd Essebsi en juin. Le congrès s’annonçait pourtant décisif puisqu’il visait à mettre un terme aux désaccords sur la Constitution et le calendrier électoral.

Le Premier ministre, Hamadi Jebali, issu du parti islamiste, et le président Moncef Marzouki, qui appartient au CPR, ont néanmoins fait une brève apparition lors du rassemblement, qu’ils ont qualifié d’« initiative positive ».

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