Présidentielle américaine : Obama is back !

Après un premier débat raté il y a quinze jours, Barack Obama est sorti vainqueur du deuxième round télévisé, diffusé dans la nuit du mardi 16 octobre. À trois semaines de la présidentielle – mardi 6 novembre -, les échanges avec son adversaire républicain Mitt Romney ont été vifs.

Barack Obama au cours du deuxième débat télévisé, le 16 octobre 2012 à Hempstead. © AFP

Barack Obama au cours du deuxième débat télévisé, le 16 octobre 2012 à Hempstead. © AFP

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Publié le 17 octobre 2012 Lecture : 4 minutes.

Barack Obama est de retour. Après sa mauvaise prestation à Denver, le 3 octobre, l’hôte de la Maison Blanche a retrouvé une attitude combative et a marqué des points contre Mitt Romney, mardi, lors du deuxième débat télévisé de la campagne électorale américaine.

Que ce soit sur le budget et les impôts, l’énergie, l’immigration, la Libye ou la politique vis-à-vis de la Chine, les deux candidats ont fait valoir leurs arguments avec force, quitte à parfois s’interrompre l’un l’autre.

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Les sondages instantanés publiés dans l’heure qui a suivi la fin de l’affrontement ont donné un net avantage à M. Obama. Pour 46% des personnes interrogées par CNN, le président est sorti vainqueur du débat, tandis que 39% penchaient pour M. Romney. Dans une enquête distincte, CBS créditait M. Obama de 37% et le républicain de 30% de jugements positifs.

Barack Obama, de toute évidence décidé à reprendre l’avantage après une série de mauvais sondages, a réussi à prendre le dessus en faisant notamment cette fois référence aux « 47% » d’Américains censés être dotés d’une mentalité de « victimes », expression utilisée par son adversaire dans une vidéo volée publiée à la mi-septembre.

Dès le début du débat, M. Obama a accusé l’ancien gouverneur du Massachusetts de ne vouloir favoriser que les riches. Ce dernier « dit qu’il a un programme en cinq points, il n’a pas de programme en cinq points, son programme tient en un point : s’assurer que les plus aisés puissent jouer avec des règles différentes », s’est-il exclamé.

La tension, déjà vive, est encore montée lorsque les deux candidats ont tenté de faire valoir leurs arguments sur l’énergie. M. Obama a accusé son adversaire de vouloir laisser les compagnies pétrolières « écrire la politique énergétique » des États-Unis. Tous deux se sont alors mutuellement interrompus une demi-douzaine de fois.

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Le président Barack Obama et le candidat républicain à la Maison Blanche Mitt Romney, au cours de leur 2e débat télévisé, le 16 octobre 2012 à l’université de Hofstra, à Hempstead.

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© AFP

"Il a remis Mitt Romney à sa place"

L’un des moments décisifs pourrait avoir été la mention du dossier libyen, après la mort de l’ambassadeur américain dans une attaque à Benghazi le 11 septembre. M. Romney a tenté de présenter le président comme faible en politique étrangère, en assurant que la stratégie de M. Obama au Moyen-Orient « tombe en pièces sous nos yeux ».

« Vous ne pouvez pas transformer la sécurité nationale en des questions politiques », a rétorqué M. Obama, le regard intense, en dénonçant des accusations « insultantes » sur sa gestion de l’affaire.

Le débat « a remonté le moral aux démocrates, et les républicains trouveront aussi matière à se réjouir, mais Obama avait bien plus besoin de se regonfler », a expliqué John Pitney, professeur de sciences politiques à l’université Claremont McKenna.

Le camp démocrate semblait en effet rassuré. Pour le sénateur Chuck Schumer, « quel que soit le terrain que le président a perdu au premier débat, il l’a plus que regagné ici ».

Harold Bonilla, 73 ans, partisan de M. Obama ayant assisté au débat sur écran géant au théâtre Apollo à New York, a dit avoir apprécié la prestation de son champion. « Il était plus agressif qu’au premier débat, mais de façon présidentielle, pas arrogante. Il a remis Mitt Romney à sa place », a-t-il affirmé.

Le dernier débat lundi prochain

Mais tout n’a pas souri à Barack Obama mardi. Mitt Romney lui a notamment rappelé son mauvais bilan économique. « Nous avons eu quatre années consécutives au cours desquelles il a dit (…) qu’il réduirait de moitié le déficit, au lieu de cela il l’a doublé. Nous sommes passés d’une dette nationale de 10 000 milliards de dollars à une dette nationale de 16 000 milliards de dollars », a lancé M. Romney.

Pour son proche conseiller Eric Fehrnstrom, les électeurs ont vu mardi, comme au premier débat, le « vrai leader » que le républicain pouvait être. « Quelque chose de fondamental a modifié la trajectoire de cette course après le premier débat », a-t-il affirmé.

Les deux candidats se sont affrontés pendant un peu plus de 90 minutes à l’université Hofstra à Hempstead (État de New York, est) en répondant aux questions venues d’un groupe de 82 électeurs indécis.

Depuis le débat de Denver le 3 octobre, M. Obama, qui avait caracolé en tête des intentions de vote pendant un mois, a perdu son avance. Mardi, la moyenne des sondages nationaux réalisée par le site RealClearPolitics penchait légèrement en faveur du républicain.

M. Obama domine encore dans certains États-clés indispensables à M. Romney, mais un nouveau revers mardi soir aurait pu être difficile à surmonter. Un dernier débat est prévu en Floride (sud-est) lundi et les deux camps auront d’ici là les yeux sur l’effet du débat d’Hempstead dans l’opinion. Dès mercredi, les deux candidats repartiront dans des États potentiellement décisifs, le premier dans l’Iowa (Centre) et l’Ohio (Nord), le deuxième en Virginie (Est).

(Avec AFP)

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