RDC : Kin se fait belle pour la Francophonie
À la veille du 14e sommet de la Francophonie, les 13 et 14 octobre à Kinshasa, la capitale de la RDC s’affaire. Pour redevenir Kin la belle.
Les chefs d’État, attendus à Kinshasa pour le 14e sommet de la Francophonie, arriveront entre la soirée du vendredi 12 octobre et le lendemain matin. D’ici là, la capitale de la RDC est à pied d’œuvre pour se faire belle. Arrivé à l’aéroport international de Ndjili, on apprécie dans un premier temps l’atterrissage beaucoup plus doux qu’à l’habitude. La piste a été refaite. Dans le hall d’accueil réservé aux délégations officielles, une cohorte d’hôtesses est au petit soin tandis que le protocole d’État, tout à la fois pointilleux et aimable, effectue en un temps records les démarches policières.
Tout se passe bien… On regarde autour de soi. La tension commence à monter. Dans quelques heures, ce sont des dizaines d’avions – l’Organisation internationale de la Francophonie, (OIF) compte 56 pays membres et 19 pays observateurs – qui vont atterrir dans un balai incessant. Dans l’enceinte de l’aéroport, des maçons terminent à la hâte quelques travaux. Dehors, des engins de chantier viennent juste de finir de goudronner l’allée principale.
Tout doit être prêt
Une fois sorti, le visiteur habitué aux embouteillages monstres sur la route menant à Kinshasa est soulagé. Un bitume sur deux fois trois voies a été posé en un temps record par les Chinois. Quelques tronçons ne sont pas encore terminés, la circulation lorsqu’on traverse les quartiers de Masina et Matete demeure chaotique, les travaux d’embellissement sur les bas-cotés n’ont pas été engagés… Mais l’essentiel a été fait, on roule. La place de « l’échangeur de Limete », avec son immense flèche de 150 mètres de haut, a fait peau neuve. Et un axe est réservé aux cortèges présidentiels se rendant directement au Palais du peuple, où se déroulera le sommet.
Le siège habituel du Parlement s’est aussi fait une beauté. L’enceinte a été décorée avec des jets d’eau et des jeux de lumière la nuit. Les abords ont été nettoyés et des poubelles installées. D’immenses affiches souhaitant la bienvenue aux visiteurs ont été placées le long des boulevards Lumumba, Triomphal et du 30-Juin. Il en va de même pour la plupart des grandes avenues de la ville. Autour du Palais, les soldats de la Garde républicaine, lunettes noires et bérets rouges, on été déployés. Devant le bâtiment, plusieurs centaines de 4/4 flambants neufs sont garés avant d’assurer le transport des délégués.
À l’intérieur, dans un dédale de salles et de couloirs, les équipes d’entretien s’affairent. Peintres, balayeurs, électriciens, agents de sécurité…Tout le monde espère pour voir tenir les délais. Des moquettes aux couleurs de la Francophonie et de la RDC sont posées au sol. Les équipes de la radio-télévision nationale (RTNC) semblent avoir fini de régler les derniers détails techniques. Des fleuristes décorent la salle des Congrès où se déroulera la cérémonie d’ouverture, le 13 octobre au matin. Tout doit être prêt. Les délégations ministérielles déjà sur place commencent à plancher, et s’émerveillent devant la beauté toute chinoise du nouvel Fleuve Congo Hôtel, où la plupart des officiels sont logés. Cette immense tour de verre construite sous Mobutu a été transformée en hôtel de luxe. Le deuxième site d’hébergement des chefs d’État est la « cité de l’OUA », sur les hauteurs de Kinshasa, à Ngaliema, elle aussi réhabilitée pour l’occasion.
Les crises au menu
« Une trentaine de chef d’État et de gouvernement est attendue », pronostique Ousmane Paye, le conseiller spécial du secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf. « Je salue l’énorme effort effectué par le gouvernement congolais », ajoute-t-il. « Ce sommet est très important, car nous allons montrer au monde entier que la RDC, ce n’est pas la guerre », explique Freddy Mulumba, le directeur général du premier quotidien congolais, Le Potentiel. La guerre, il en sera tout de même question. Une déclaration finale et cinq résolutions devraient être validées avant la clôture des travaux, dimanche 14 octobre. Avec deux sujets dominants : la crise au Nord-Mali et la situation dans le nord-est de la RDC.
En attendant le huis-clos des chefs d’État, Kinshasa fait la fête. À quelques encablures du Palais du peuple, le village de la Francophonie comprenant 115 stands accueillent ses premiers visiteurs. Juste à coté, un concert a été donné au stade des Martyrs, le 10 octobre au soir. Kin danse. « Nous devons fêter et affirmer notre langue », lance l’historien congolais, Isidore Ndawel, commissaire général du sommet.
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