Côte d’Ivoire : la Société générale face à une contestation salariale d’un genre nouveau
La Société générale de banques en Côte d’Ivoire (SGBCI), filiale locale du français Société générale, fait face depuis début août à un conflit social d’un genre particulier. Les employés ont lancé sur les réseaux sociaux un mouvement de revendications visant une hausse de 100% des salaires.
SGBCI, la filiale ivoirienne du géant bancaire français Société générale, fait face à une revendication salariale d’un genre nouveau. En effet, des salariés ont lancé un mouvement de revendications sur les réseaux sociaux, notamment Facebook. Mais cette manifestation s’est maintenant étendue au sein même de la banque avec la distributions de tracts ou encore des rassemblements spontanés devant son siège au Plateau, le quartier d’affaires d’Abidjan. Une situation qui n’impacte pas pour l’instant les fondamentaux de la banque ivoirienne, qui affichait un total bilan record de plus de 798 milliards de F CFA en 2012. Mais la direction, qui craint un durcissement de ce mouvement durant les jours à venir, tente désormais de sauver les meubles en engageant des négociations avec le personnel.
Pas de meneurs
Avec une réelle difficulté : jusqu’à ce jour, aucun meneu – encore moins un représentant des travailleurs – ne s’est présenté. Un dilemme pour cette banque qui n’a pas eu de délégués du personnel depuis longtemps. « Nous n’avons pas encore reçu de cahier de revendications du personnel. Nous sommes pourtant prêts à ouvrir des discussions avec leurs représentants pour étudier l’augmentation de 100% qu’ils réclament », confie Bernard Labadens, l’administrateur directeur général de la SGBCI. En 2012, la banque, qui a réalisé un bénéfice de 23 milliards de F CFA, a distribué environ 16 milliards de F CFA de dividendes aux actionnaires et plus de 750 millions de F CFA de primes au personnel.
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« Nous voulons éviter une crise ouverte pour empêcher une déstabilisation progressive. Notre image commence à être écornée », juge encore Bernard Labadens. « L’inflation galopante et la cherté de la vie ne permettent plus aux Ivoiriens de vivre décemment et la revendication du personnel est légitime. Une hausse des charges ne pourra qu’affecter marginalementles bénéfices de la banque qui se porte très bien », explique une source proche du dossier.
La direction sous le feu des accusations
Du côté du personnel, des voix anonymes accusent la direction d’étouffer chaque fois le processus de mise en place de leurs délégués du personnel. « C’est un mouvement de l’ensemble des 1 200 employés. La direction ne fait rien pour faciliter l’élection de nos nouveaux délégués après la démission des précédents qui faisaient l’objet de chantage divers. Nous demandons seulement une redistribution des richesses que nous contribuons à créer », explique un cadre sous couvert de l’anonymat. L’impact de ce mouvement est encore mesuré ; le cours de l’action de la SGBCI sur la Bourse des valeurs d’Abidjan (BRVM) n’a pas dégringolé. « La SGBCI était dans une bonne dynamique de croissance. Le mouvement ne pourra que limiter cette croissance », confie un analyste financier ouest-africain.
La première banque ivoirienne poursuit son déploiement dans le pays et prévoit l’ouverture de 7 à 8 agences par an pour atteindre un total de 80 en 2015 contre 70 actuellement.
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