Afrique du Sud : un mort dans des affrontements entre police et mineurs grévistes à Rustenburg
Une victime est à déplorer dans des heurts qui ont mis aux prises les mineurs en grève sauvage de la mine de Rustenburg et les forces de l’ordre sud-africaines. La police reconnaît le décès mais nie avoir tiré à balles réelles, contrairement à ce qu’affirment les grévistes.
Des affrontements opposant policiers et grévistes de la mine de platine d’Amplats de Rustenburg (nord de l’Afrique du Sud) ont fait un mort jeudi 4 octobre, au soir, ont indiqué des sources concordantes.
« Hier, les flics ont tiré sur beaucoup de gens, une personne est morte. Le corps est encore là où il était hier soir, il n’a pas été emporté », a assuré Gaddhafi Mdoda, un représentant des grévistes, qui s’est confié à l’AFP par téléphone.
La police ne nie pas le décès
À travers un porte-parole, la police a fait savoir qu’elle ne démentait pas l’information et qu’elle avait effectivement entendu parler d’un mort sur une colline, près du site d’Amplats. Des investigations seraient en cours afin d’en savoir plus sur ce drame.
« Nous avons reçu des témoignages. Pour l’instant, nous essayons à voir (sic) si nous pouvons retrouver le corps, mais nous n’avons pas de rapport de police » qui indique clairement qu’un décès a eu lieu, a précisé le porte-parole Thulani Ngubane. « La situation est tendue, tout peut arriver », s’est-il inquiété.
« Les policiers tiraient des balles réelles », dénonce le représentant des grévistes. Pour sa part, la police assure qu’elle s’est contentée d’utiliser des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes pour disperser un rassemblement illégal.
Revendications salariales
Filiale du géant anglo-sud-africain Anglo American, Amplats est le numéro un mondial du platine, coté en Bourse à Londres et à Johannesburg. L’ensemble des puits du bassin de Rustenburg, où le groupe emploie 28 000 personnes, sont bloqués par des grèves sauvages depuis le 12 septembre. Les grévistes revendiquent une forte augmentation de salaire, pour que celui-ci atteigne 16 000 rands mensuels (1 450 euros). Depuis vendredi 28 septembre, des violences ont éclatées, entraînant la mort de cinq personnes en début de semaine, d’après le syndicat national des mineurs NUM. Ces derniers jours, les arrêts de travail sauvages se sont étendus à deux puits exploités dans la province voisine du Limpopo (Union mine et Bokoni).
La majeure partie du secteur minier sud-africain est, depuis la mi-août, paralysée par des grèves réclamant des hausses de salaires. Les mobilisations sont souvent émaillées de violence, alors que le mouvement a été exacerbé par la fusillade de Marikana, lorsque la police a abattu 34 mineurs en grève le 16 août sur un site de platine, exploité par Lonmin.
(Avec AFP)
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