Moncef Marzouki présente « les excuses de l’État » tunisien à la jeune femme violée par des policiers
La jeune femme violée par deux policiers et qui risque d’être inculpée pour atteinte à la pudeur a été reçue jeudi 4 octobre par le président tunisien Moncef Marzouki. Dans un communiqué, la présidence a indiqué que ce dernier lui avait présenté « les excuses de l’État ».
Alors que la polémique enfle autour du cas de la jeune femme, violée par deux policiers, qui risque d’être inculpée pour atteinte à la pudeur, la présidence tunisienne a publié un communiqué jeudi 4 octobre, dans lequel on apprend que Moncef Marzouki « a reçu la jeune fille violée par des policiers (..) et après avoir entendu les détails de cette douloureuse affaire (..), il a exprimé sa totale sympathie (à la femme violée) et présenté les excuses de l’État ».
Moncef Marzouki a également condamné « fortement » ce viol tout en saluant les policiers qui ont refusé de couvrir leurs collègues. Un fait qui montre, selon lui, que « le dérèglement n’est pas dans l’institution sécuritaire mais dans la mentalité de certains de ses membres ».
« Il n’y a plus de tolérance, ni pour les violeurs, ni pour ceux qui les couvrent ou qui veulent voiler la réalité. La présidence suivra de près cette affaire pour qu’aucun intérêt partisan n’emporte sur la primauté de la loi et pour que les Tunisiens soient rétablis dans leur droit », a ajouté le communiqué.
"Position immorale"
Les faits de cette affaire remontent à début septembre. Après avoir été violée par deux policiers, alors qu’elle se trouvait en compagnie de son ami – qui lui a été retenu menotté par un troisième policier pendant les faits -, la jeune femme est allée déposer plainte, mais s’est vue convoquer et interroger par un juge pour « atteinte à la pudeur ». La défense reproche au couple d’avoir été surpris par les forces de l’ordre dans une « position immorale », un délit passible de six mois d’emprisonnement. Quant aux policiers soupçonnés du viol, ils ont été incarcérés.
En Tunisie, l’affaire fait scandale. Opposants, ONG et certains médias tunisiens y voient une preuve de plus à charge contre la politique des islamistes d’Ennahdha à l’égard des femmes.
(Avec AFP)
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