Les autorités marocaines empêchent un « bateau pour l’avortement » néerlandais d’accoster
Le ministère marocain de la Santé a officiellement demandé, mercredi 3 octobre, aux « autorités concernées » d’interdire le débarquement sur les côtes du royaume d’un bateau pour l’avortement d’une ONG néerlandaise.
Publié à 10h48, mis à jour à 15h43.
Le bateau pour l’avortement n’aura pas accosté à l’heure prévue (13 heures GMT) dans le port marocain de Smir, au sud de Ceuta. Jeudi, la marine marocaine empêchait le navire de l’ONG néerlandaise « Women on Waves » d’approcher des côtes. Son équipage entendait proposer pendant une semaine des avortements médicamenteux, sans opération, en dehors des eaux territoriales. Un acte médical illégal dans le royaume.
Sur place, les autorités interdisaient également l’accès au port aux nombreux journalistes présents, en raison de manoeuvres militaires. « Ils ont fermé le port. Nous pouvons voir un navire de guerre à l’entrée », a indiqué par téléphone Gunilla Kleiverga, une gynécologue qui se trouve à bord du bateau.
« Nous travaillons à un plan alternatif », a-t-elle ajouté sans plus de précision, demandant à la presse de venir au port à 13 heures (locales et GMT), l’heure d’arrivée annoncée mercredi. L’ONG néerlandaise « Women on waves », répond à l’invitation de l’association marocaine du Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (MALI).
C’est la première fois que l’ONG veut mener ce type d’action – des interruptions volontaires de grossesse – dans un pays musulman, qui plus est dirigé par un gouvernement à majorité islamiste. S’il est illégal au Maroc, l’avortement est pratiqué clandestinement par 600 à 800 femmes par jour, selon des estimations.
78 morts par an
D’après Rebecca Gomperts, fondatrice de « Women on waves », 78 femmes meurent chaque année au Maroc des suites d’un avortement clandestin. « Seules les femmes qui en ont les moyens bénéficient de la qualité de soins requise », a-t-elle souligné.
Dans une première réaction officielle, le ministère marocain de la Santé a demandé mercredi soir aux autorités concernées d’empêcher l’ONG de mener son action. Se disant « premier responsable de la santé des citoyens et du système de santé », il a souligné n’avoir autorisé aucune partie ou médecin non résident au Maroc à effectuer de telles interventions médicales.
La démarche de l’ONG néerlandaise a été abondamment commentée au Maroc, et très critiquée dans des médias conservateurs.
« Women on waves » a déjà conduit des actions similaires au large de l’Irlande, de la Pologne, du Portugal et de l’Espagne, provoquant à chaque fois des protestations de groupes opposés à l’avortement.
(Avec AFP)
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