Les autorités marocaines empêchent un « bateau pour l’avortement » néerlandais d’accoster

Le ministère marocain de la Santé a officiellement demandé, mercredi 3 octobre, aux « autorités concernées » d’interdire le débarquement sur les côtes du royaume d’un bateau pour l’avortement d’une ONG néerlandaise.

Le bateau pour l’avortement de l’ONG « Women on waves ». © womenonwaves.org

Le bateau pour l’avortement de l’ONG « Women on waves ». © womenonwaves.org

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 4 octobre 2012 Lecture : 2 minutes.

Publié à 10h48, mis à jour à 15h43.

Le bateau pour l’avortement n’aura pas accosté à l’heure prévue (13 heures GMT) dans le port marocain de Smir, au sud de Ceuta. Jeudi, la marine marocaine empêchait le navire de l’ONG néerlandaise « Women on Waves » d’approcher des côtes. Son équipage entendait proposer pendant une semaine des avortements médicamenteux, sans opération, en dehors des eaux territoriales. Un acte médical illégal dans le royaume.

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Sur place, les autorités interdisaient également l’accès au port aux nombreux journalistes présents, en raison de manoeuvres militaires. « Ils ont fermé le port. Nous pouvons voir un navire de guerre à l’entrée », a indiqué par téléphone Gunilla Kleiverga, une gynécologue qui se trouve à bord du bateau.

« Nous travaillons à un plan alternatif », a-t-elle ajouté sans plus de précision, demandant à la presse de venir au port à 13 heures (locales et GMT), l’heure d’arrivée annoncée mercredi. L’ONG néerlandaise « Women on waves », répond à l’invitation de l’association marocaine du Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (MALI).

C’est la première fois que l’ONG veut mener ce type d’action – des interruptions volontaires de grossesse – dans un pays musulman, qui plus est dirigé par un gouvernement à majorité islamiste. S’il est illégal au Maroc, l’avortement est pratiqué clandestinement par 600 à 800 femmes par jour, selon des estimations.

78 morts par an

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D’après Rebecca Gomperts, fondatrice de « Women on waves », 78 femmes meurent chaque année au Maroc des suites d’un avortement clandestin. « Seules les femmes qui en ont les moyens bénéficient de la qualité de soins requise », a-t-elle souligné.

Dans une première réaction officielle, le ministère marocain de la Santé a demandé mercredi soir aux autorités concernées d’empêcher l’ONG de mener son action. Se disant « premier responsable de la santé des citoyens et du système de santé », il a souligné n’avoir autorisé aucune partie ou médecin non résident au Maroc à effectuer de telles interventions médicales.

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La démarche de l’ONG néerlandaise a été abondamment commentée au Maroc, et très critiquée dans des médias conservateurs.

« Women on waves » a déjà conduit des actions similaires au large de l’Irlande, de la Pologne, du Portugal et de l’Espagne, provoquant à chaque fois des protestations de groupes opposés à l’avortement.

(Avec AFP)

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