Le prix Nobel de la paix au « peuple syrien » : bonne ou mauvaise idée ?
Ce serait une grande première. Le « peuple syrien » est l’un des favoris pour l’obtention du prix Nobel de la paix. Une dizaine de personnalités de plusieurs pays, dont les écrivains libanais Ziad Majed et Élias Khoury, ont lancé un manifeste allant dans ce sens, lui témoignant de leur « admiration » pour « sa vaillance et sa détermination en faveur de la liberté ». Le Prix Nobel, dont le Lauréat sera révélé le 12 octobre, doit-il, selon vous, aller au « peuple syrien » ? Peut-on considérer ce dernier comme une entité à part entière ? Exprimez-vous dans les commentaires.
« Des jours difficiles attendent le peuple syrien. Lui attribuer le prix Nobel de la paix en témoignage d’admiration pour sa vaillance et sa détermination en faveur de la liberté serait aussi l’inciter à réaffirmer le choix de la non-violence au jour de sa reconstruction. » Ce manifeste, publié le 18 août par une dizaine de personnalités de tous pays, pourrait aboutir à une première dans une histoire vieille de 111 ans. Jamais le prix Nobel n’a été attribué à un « peuple ». Seuls 101 individus et 20 organisations ont eu cet honneur.
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Faut-il accorder le prix Nobel de la Paix au "peuple syrien" ? Existe-t-il seulement ? Quid des accusations de crimes de guerre portées contre les rebelles syriens ? Vous pouvez vous exprimer dans les commentaires sous cet article mais également sur notre page Facebook.
Pour les auteurs du manifeste, la distinction est destinée à « saluer le peuple syrien dans son ensemble, toutes confessions et ethnies confondues ». « Le grand slogan de cette révolution était le rappel de l’unité du peuple (wahed ! wahed ! wahed !) contre les clivages confessionnels que le pouvoir a toujours cherché à exploiter. Il s’agit ensuite de dire à ce peuple, martyrisé et qui a le sentiment, légitime, d’être abandonné de tous, que la société civile internationale – des gens comme vous et moi, de bonne volonté – soutiennent son aspiration à la liberté. »
Y a-t-il un "peuple syrien" ?
Mais le « peuple syrien » existe-t-il dans le contexte actuel ? Qu’en est-il des communautés qui ne sont pas parties prenantes à la révolution ? « Il y a, certes, une partie du peuple qui n’est pas contre le régime », explique la pétition. « Toutefois, serait-il vrai de dire qu’elle est pour le régime (sans parler de ses caciques, bien entendu) ? »
La plus grande partie de la population a poursuivi son opposition pacifique au régime.
Peut-on accorder le prix Nobel de la paix à un « peuple syrien » dont le mouvement révolutionnaire, aidé par des puissances étrangères, a pris les armes et est accusé par des organisations internationales et les Nations unies de « crimes de guerre » ? Réponse des signataires : « La plus grande partie de la population a poursuivi son opposition pacifique au régime et c’est cet état d’esprit, qui correspond à la nature profonde de ce peuple, que nous souhaiterions voir reconnu par l’attribution du prix Nobel de la paix. »
Approuveriez-vous qu’on accorde le prix Nobel au « peuple syrien » ? Cela peut-il selon vous participer à la résolution du conflit ? Ou, à l’inverse, serait-ce discréditer cette récompense ? Exprimez-vous dans les commentaires.
Par Mathieu Olivier (@MathieuOlivier)
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