Côte d’Ivoire : Seka Yapo et trois autres officiers inculpés pour l’assassinat du général Gueï

Le commandant Anselme Seka Yapo et trois autres officiers ivoiriens ont été inculpés, lundi 1er octobre, pour l’assassinat du général Robert Gueï, le 19 septembre 2002. Ils sont actuellement en détention provisoire.

Le cercueil du général Robert Gueï, ex-chef de la junte, le 17 août 2006. © AFP

Le cercueil du général Robert Gueï, ex-chef de la junte, le 17 août 2006. © AFP

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Publié le 1 octobre 2012 Lecture : 2 minutes.

Qui a tué le général Robert Gueï, dont le corps a été retrouvé sans vie le 19 septembre 2002 à Abidjan ? Plus de dix ans après les faits, la question reste toujours sans réponse mais la justice ivoirienne progresse. Lundi, le principal suspect dans cette affaire, le commandant Anselme Seka Yapo, dit « Séka Séka », ainsi que trois autres officiers ivoiriens ont été inculpés pour l’assassinat de l’ex-chef de la junte, au pouvoir de 1999 à 2000.

D’après le procureur militaire Ange Kessi, le commandant Anselme Seka Yapo a été inculpé d’assassinat. Le général Brunot Dogbo Blé, le lieutenant-colonel Katé Gnatoa et le capitaine Mory Sakanoko ont eux été inculpés de complicité d’assassinat. Ces quatre militaires sont actuellement en détention provisoire.

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Arrêté le 15 octobre 2011, le commandant Séka Yapo, dit « Séka Séka », a été le responsable de la sécurité rapprochée de l’ex-Première dame Simone Gbagbo. Accusé d’être lié aux « escadrons de la mort », des groupes accusés d’exécutions extrajudiciaires sous la présidence Gbagbo, il a été interrogé dans le cadre de l’enquête sur la disparition du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, en 2004, à Abidjan.

"Père Noël en treillis"

Le général Dogbo Blé, ex-commandant de la redoutée Garde républicaine, était lui aussi un pilier de l’appareil sécuritaire de l’ancien régime. Détenu depuis avril 2011, il a été inculpé en juillet de génocide. Il doit être jugé à partir de mardi avec une quarantaine de militaires pro-Gbagbo poursuivis pour des crimes commis durant la crise postélectorale (décembre 2010-avril 2011). Les violences avaient fait quelque 3 000 morts et s’étaient achevées, après deux semaines de guerre, par la chute de Laurent Gbagbo.

Surnommé « le père Noël en treillis », Robert Gueï a dirigé la junte militaire installée après le coup d’État du 24 décembre 1999. Il avait été vaincu par Laurent Gbagbo à la présidentielle d’octobre 2000 et chassé du pouvoir par la rue alors qu’il tentait de s’y maintenir.

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Le général Gueï avait été assassiné, ainsi que son épouse, le 19 septembre 2002, jour du coup d’État manqué contre Laurent Gbagbo. Cette tentative de putsch avait entraîné la prise de contrôle du nord du pays par une rébellion. Robert Gueï avait été accusé par le régime Gbagbo d’être derrière ces troubles. De leur côté, les partisans de Gueï attribuaient au pouvoir la mort de leur chef, ce que le camp Gbagbo a toujours récusé.

Promesses d’enquête

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Le parquet militaire avait ouvert une enquête le 11 septembre dernier, à la suite d’une plainte de la famille et des ayants-droit du général Gueï, afin d’éviter la prescription décennale qui devait intervenir quelques jours plus tard.

L’ex-président Gbagbo avait promis, sans suite, l’ouverture d’une enquête sur la mort du général Gueï, dont le parti, l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), est un allié du chef de l’État Alassane Ouattara.

Soupçonné par la Cour pénale internationale (CPI) d’être coauteur indirect de crimes contre l’humanité commis durant la crise de 2010-2011, Laurent Gbagbo, arrêté le 11 avril 2011 à Abidjan, est détenu depuis fin 2011 à La Haye. Son épouse Simone Gbagbo est incarcérée à Odienné, dans le Nord ivoirien, depuis avril 2011.

(Avec AFP)

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