RDC : trois morts dans des attaques à Goma, le M23 soupçonné

Des attaques intervenues à Goma, la capitale du Nord-Kivu, ont entraîné la mort de trois personnes durant ces derniers jours. Le M23 pourrait être à l’origine de ces violences.

Des soldats du M23 avançant vers Kibumba, « dernier verrou » avant Goma, en juillet. © AFP

Des soldats du M23 avançant vers Kibumba, « dernier verrou » avant Goma, en juillet. © AFP

Publié le 28 septembre 2012 Lecture : 3 minutes.

Les attaques à l’arme à feu et à la grenade perpétrées ces derniers jours à Goma, la capitale du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), ont causé la mort de trois personnes et blessé quatre autres, a indiqué le 28 septembre une source officielle, qui confirmait les chiffres avancés par les associations locales.

Dans la nuit du 24 au 25 septembre, des « ennemis de la paix » ont « tiré » dans un bar, touchant mortellement trois personnes, dont un « capitaine de la garde républicaine », une commerçante et un civil, a précisé à l’AFP Roger Malinga, conseiller politique de Julien Paluku, le gouverneur du Nord-Kivu.

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Une attaque avait déjà eu lieu le 22 septembre lorsque « trois grenades ont été jetées sur des places publiques. Il y a eu quatre personnes blessées qui sont prises en charge à l’hôpital par le gouvernement provincial. Il n’y a pas eu de décès », a indiqué M. Malinga.

Déplacés

Le porte-parole a ajouté que des enquêtes sont menées actuellement afin d’« identifier » et de « dénicher » les auteurs des offensives. Chaque soir, les autorités urbaines, la police et la Mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo (Monusco) organisent des patrouilles mixtes pour sécuriser la ville et rassurer les habitants.

La rébellion, conduite par le M23 (Mouvement du 23 mars), et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) s’affrontent depuis mai dans le Nord-Kivu alors que les insurgés se trouvent à une trentaine de kilomètres seulement de Goma.

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Les civils sont les premières victimes du conflit, qui a entraîné le déplacement forcé de plus de 260 000 personnes. À cet égard, Human Rights Watch a accusé le M23 de s’être rendu coupable de « crimes de guerre », notamment en raison d’exécutions sommaires, de viols et de recrutements d’enfants-soldats.

Au début d’août, le Conseil de sécurité de l’ONU, évoquant une « menace imminente », a sommé le M23 d’interrompre « toute avancée vers la ville de Goma ». Depuis, les affrontements ont considérablement perdu en intensité et l’armée comme les rebelles ont globalement conservé leurs positions.

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Infiltration du M23 ?

La Société civile du Nord-Kivu craint que les récents « actes criminels » ne témoignent de l’« infiltration du M23 dans la ville ». Dans un communiqué, la fédération d’associations et d’ONG appelle les autorités à prendre les « dispositions nécessaires pour éviter toute surprise du M23 ». Nasoon Kabuya, le maire de Goma, soutient également l’hypothèse d’une implication du M23. « Nous savons que cette insécurité est une stratégie de l’ennemi pour faire peur à la population, et je demande à la population d’être calme », a-t-il confié.

Le commandant de la police de Goma, le colonel Oscar Manosa, s’est encore montré plus clair : « Nul n’ignore que Goma est infiltrée par des éléments proches des sympathisants du M23, qui veulent seulement semer la terreur dans la ville. Nous devons redoubler de vigilance ».

Cette hypothèse ne fait cependant pas l’unanimité. Lorsqu’on évoque une possible « infiltration » de Goma par le M23, Roger Malinga tente de minimiser et fait état de « cas isolés » et d’attaques perpétrées par des « personnes non contrôlées ». Le colonel Olivier Amuli, porte-parole de l’armée au Nord-Kivu, nie toute implication du M23 et affirme que ces assauts correspondent à du « banditisme traditionnel ». « Non, ce n’est pas une infiltration » assure-t-il.

Pour sa part, le lieutenant-colonel Prosper Basse, porte-parole militaire de la Monusco, s’est voulu rassurant. S’il a concédé que des « incidents sporadiques de ce genre existent tous les jours », il a toutefois ajouté que ces attaques ne sauraient remettre « en cause la sécurité globale de la ville de Goma ou de la province du Nord-Kivu ».

(Avec AFP)

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