« Affaire Chebeya » : John Numbi attaque le film de Thierry Michel en justice

Le documentaire de Thierry Michel « L’affaire Chebeya, un crime d’État ? » n’en finit pas d’indisposer en RDC. Alors que le général John Numbi, suspect numéro un dans l’assassinat de Floribert Chebeya, a saisi la justice belge pour faire interdire la diffusion de l’affiche du film, les autorités congolaises ont quant à elles refusé de délivrer un visa au réalisateur belge.

L’affiche du film de Thierry Michel, « Affaire Chebeya, un crime d’État ? ». © DR

L’affiche du film de Thierry Michel, « Affaire Chebeya, un crime d’État ? ». © DR

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Publié le 27 septembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Toujours en cours de procès en République démocratique du Congo (RDC), l’affaire Chebeya fait désormais l’objet d’une procédure judiciaire en Belgique. Le général John Numbi, ex-chef de la police congolaise aujourd’hui suspendu, a récemment intenté une action en cessation visant à interdire l’affiche du documentaire « L’affaire Chebeya, un crime d’État ? » du réalisateur belge Thierry Michel.

John Numbi estime qu’en montrant sa photo en gros plan sur l’affiche du film, le cinéaste a réalisé « un montage malveillant » qui porte atteinte à sa dignité et à son droit à l’image. Il souhaite donc que la diffusion de cette affiche soit interdite sur « quelque support que ce soit », sous peine de lourdes astreintes financières.

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John Numbi, suspect numéro un

Initialement prévu le 25 septembre, le procès en référé se tiendra le mercredi 3 octobre au tribunal de première instance de Liège. La Fédération Internationale des droits de l’homme (FIDH), un collectif d’ONG congolaises et la veuve de Floribert Chebeya se sont portées tierce partie. « Ce procès va sûrement être très médiatisé », pronostique Thierry Michel, qui dénonce une atteinte à la liberté de la presse et à la liberté d’expression.

Le 1er juin 2010, le militant des droits de l’homme Floribert Chebeya avait été retrouvé mort dans sa voiture près de Kinshasa, les poignets marqués par des traces de menottes. La veille, il s’était rendu à un rendez-vous à l’inspection général de la police, alors dirigée par le général John Numbi. Depuis, les ONG congolaises et les parties civiles considèrent l’ancien chef de la police comme le suspect numéro un dans cette affaire de meurtre, une thèse reprise par Thierry Michel dans son documentaire.

Nouveau refus de visa

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Le réalisateur belge avait été expulsé de RDC le 8 juillet dernier alors qu’il venait présenter son film à Kinshasa. En septembre, il a formulé une nouvelle demande de visa à l’ambassade congolaise de Bruxelles, afin de participer au sommet de la Francophonie qui se tiendra du 12 au 14 octobre dans la capitale congolaise. « Ma demande a été refusée. Je n’ai pas récupéré mon passeport et je n’ai toujours pas de visa », confie-t-il à Jeune Afrique. Officiellement, Thierry Michel doit fournir de nombreux documents, par ailleurs non réclamés aux autres journalistes accrédités pour le sommet. Officieusement, d’après l’ambassadeur de la RDC à Bruxelles, la situation est « compliquée ».

L’auteur de « L’affaire Chebeya, un crime d’État ? » doute de pouvoir se rendre à Kinshasa en octobre. Il est également inquiet. « Qu’est-ce qui empêcherait John Numbi de lancer le même genre de procédure judiciaire lors de mon arrivée en RDC ? s’interroge-t-il. Pour le moment, je n’ai pas encore pris de décision, il faut que je réfléchisse ». Et d’ajouter, perplexe, qu’un éventuel déplacement dans la capitale congolaise représenterait « un risque évident ».

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Benjamin Roger (@benja_roger)

 

 

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