France : le « racisme anti-Blancs », vrai fléau social ou simple coup électoral ?

C’est la polémique du moment en France, l’expression qui est sur toutes les lèvres : le « racisme anti-Blancs ». Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP, l’a lancée en pleine campagne pour la présidence du parti. La manœuvre est donc hautement électoraliste, mais repose-t-elle sur une réalité sociale ? Exprimez-vous dans les commentaires.

Jean-François Copé est candidat à la présidence de l’UMP. © AFP

Jean-François Copé est candidat à la présidence de l’UMP. © AFP

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Publié le 27 septembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Il se veut l’héritier de Nicolas Sarkozy. Jean-François Copé ne se prive donc pas de piocher, lui aussi, du côté de la famille Le Pen. En lice face à l’ancien Premier ministre François Fillon dans la course à la présidence de l’Union pour un Mouvement populaire (UMP, opposition), le député-maire de Meaux a en effet choisi de remettre au goût du jour une des expressions favorites de la famille frontiste.

Dans son livre à paraître le 3 octobre, Manifeste pour une droite décomplexée, Jean-François Copé mentionne ainsi le « racisme anti-Blancs », qui sévit dans les quartiers de France. Un « racisme » qui donne « envie à certains de nos compatriotes de fuir le quartier où ils habitent parce qu’on leur fait comprendre qu’ils ne sont pas chez eux ».

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La déclaration qui fait polémique

« Un racisme anti-Blancs se développe dans les quartiers de nos villes où des individus – dont certains ont la nationalité française – méprisent des Français qualifiés de "gaulois" au prétexte qu’ils n’ont pas la même religion, la même couleur de peau ou les mêmes origines qu’eux. »

"Grossière stratégie"

Et l’expression n’a pas tardé à faire son petit effet. Le président du Sénat, Jean-Pierre Bel, a critiqué, jeudi 27 septembre, des paroles qui pourraient « avoir des conséquences tout à fait dommageables pour la cohésion nationale ». L’association anti-raciste SOS Racisme a quant à elle dénoncé une « grossière stratégie de double vocable » à visée électoraliste.

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Mais le candidat à la présidence de l’UMP se défend. « Je sais que je brise un tabou en employant le terme de racisme anti-Blancs », explique-t-il, « mais je le fais à dessein, parce que c’est la vérité que vivent certains de nos concitoyens et que le silence ne fait qu’aggraver les traumatismes ».

Vision ethnique

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Un tabou brisé ? Marine Le Pen estime que les paroles de Jean-François Copé relèvent plutôt du « plagiat ». Le secrétaire général de l’UMP choisit ainsi de faire sienne une vision ethnique des banlieues, typique de l’extrême droite. D’un côté : les Français, qualifiés de « gaulois » ; de l’autre : des agresseurs, naguère candidats à la punition du « Kärcher ».

Droite décomplexée, dérapage contrôlé ? Quelle est selon vous la définition du racisme ? Peut-on parler de « racisme anti-Blancs » dans la société française au même titre qu’il y a un racisme anti-immigrés ? Exprimez vous et partagez vos expériences dans les commentaires sous cet article et sur notre page Facebook.

Par Mathieu Olivier (@MathieuOlivier)

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