Une pétition en faveur d’un Camerounais jugé pour homosexualité récolte près de 100 000 signatures

Près de 100 000 personnes ont signé une pétition appellant à l’arrêt des poursuite à l’encontre d’un Camerounais de 33 ans, condamné en 2011 à une peine de trois ans de prison pour homosexualité. Son procès en appel a été renvoyé au 19 novembre.

Le tribunal d’Ambam, où a eu lieu le procès de deux femmes jugées pour homosexualité, en mars. © AFP

Le tribunal d’Ambam, où a eu lieu le procès de deux femmes jugées pour homosexualité, en mars. © AFP

Publié le 18 septembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Une pétition réclamant l’abandon des poursuites contre un Camerounais condamné en 2011 à trois ans de prison pour homosexualité, Roger Jean-Claude Mbédé, a réuni plus de 92 000 signatures, a indiqué l’association All Out, à l’origine du mouvement, dans un communiqué rendu public lundi 17 septembre. Dans le même temps, le procès en appel du prévenu, qui avait repris lundi, a été renvoyé en appel au 19 novembre prochain, selon l’un de ses avocats, Me Michel Togué.

Simple SMS

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« Roger a été arrêté pour avoir envoyé ce SMS à un autre homme : "je suis très amoureux de toi" », indique All Out. En mars 2011, la police était venue l’interpeller au domicile de l’individu à qui il avait adressé son message, et qui l’aurait dénoncé, précise la radio RFI.

Dans un premier temps écroué à la prison Kondengui de Yaoundé, le Camerounais de 33 ans a ensuite été condamné, le 28 avril 2011, à une peine de trois ans de prison. Il a fait appel en espérant ne pas écoper d’une peine plus lourde, la loi camerounaise prévoyant que celle-ci peut aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement pour pratiques homosexuelles. Après seize mois de détention, M. Mdédé a toutefois été placé en liberté provisoire, le 16 juillet 2012.

"Extrêmes violences et menaces de mort"

« Nous voyons de plus en plus de jeunes, comme Roger, dont les vies sont détruites après une accusation d’homosexualité. Roger, qui a décidé de ne pas cacher son identité, doit faire face à d’extrêmes violences et des menaces de mort », a déploré Alice N’Kom, avocate connue pour son soutien aux droits des homosexuels, citée dans le communiqué de All Out.

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« Ces lois terribles doivent être abrogées le plus vite possible », ajoute l’avocate. Et le directeur exécutif de All Out, Andre Banks, de regretter : « Si quelqu’un comme Roger peut être jeté en prison pour avoir envoyé un SMS à un autre homme, comment les gays et les lesbiennes du Cameroun peuvent-ils espérer défendre leurs droits fondamentaux sans craindre les attaques ou la prison ? »

Le procès pour homosexualité de Jean-Claude Mbédé n’est pas le premier à faire du bruit au Cameroun. Celui, également en appel, de deux jeunes condamnés à cinq ans de prison et emprisonnés depuis novembre 2011, mais aussi celui de deux femmes soupçonnées d’être lesbiennes, en février et mars, ont connu un assez large écho médiatique.

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(Avec AFP)

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